Synopsis
Une famille américaine mène une paisible existence en Inde jusqu’à ce qu’un accident tragique prenne la vie de leur jeune fils. La mère, inconsolable, apprend qu’un rituel antique peut lui permettre de lui faire un dernier adieu. Elle voyage alors jusqu’à un ancien temple, où se trouve une porte qui sépare le monde des vivants et celui des morts. Mais quand elle désobéit à l’avertissement sacré de ne jamais ouvrir cette porte, elle bouleverse alors l’équilibre entre les deux mondes.
Critique de Krueger
Après Storage 24, cofinancé par une société basée en Inde, le réalisateur Johannes Roberts garde un pied dans ce pays en y situant l’histoire de The Door. Passionné par un temple réputé comme hanté dans un village abandonné, le réalisateur décide d’en faire l’enjeu principal de son film en y apportant une touche fantastique et en le considérant comme la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. Sous la houlette d’Alexandre Aja en tant que producteur, The Door est distribué par 20th Century Fox et sortira dans nos salles le 1 juin 2016.
Après le film The Boy qui mettait en vedette la ravissante Lauren Cohan, c’est une autre actrice de la série phare The Walking dead, Sarah Wayne Callies, qui est en tête d’affiche de The Door. Un atout conséquent tant la comédienne apporte toute la crédibilité au film. Malgré un schéma extrêmement classique, celle-ci parvient à apporter beaucoup de nuances et de profondeurs à son personnage. L’une des grandes qualités de The Door est de parvenir à rendre toutes les situations très crédibles. Même l’aspect fantastique, sous forme d’esprit, (que j’ai souvent du mal à avaler), est inséré de façon cohérente et intelligente. On appréciera d’ailleurs la lucidité du personnage principal sur la présence du fantôme de son fils, sans que celle-ci fasse l’innocente pendant des heures. L’exposition du film est plutôt réussie et l’on ressent la véritable détresse des personnages quant à la mort de leur fils. D’ailleurs, la scène de flashback d’accident de voiture est réalisée à la perfection et s’avère réellement suffocante. L’ensemble du film est plutôt bien réalisé et les décors, dont la maison des personnages et le vieux temple abandonné, sont impressionnants et très cinématographiques.
Et pourtant, malgré toutes ces qualités, qu’est-ce qu’on se fait chier… The Door s’engouffre dans le moule de toutes ces productions horrifiques de fantômes pour adolescents. Du début à la fin, on sait déjà tout ce qu’il va se passer et ça en devient insupportable (et oui, le personnage principal va bel et bien ouvrir la PORTE !!! Ça c’est du spoil !). Et pour créer un tant soit peu de suspense à la fin, le film s’éternise, mais ne nous empêche pas de piquer du nez… Mais le plus rebutant, et il est temps de le crier haut et fort, ce sont ces inlassables Jump scares pathétiques. Non pas que je sois contre les jump scares, très efficaces pour instaurer une ambiance inquiétante en début de film, mais on souhaiterait être immergé dans de l’horreur un peu plus longtemps qu’une demi-seconde… Que l’horreur s’étende sur la durée. Laissez-nous voir à quoi ressemblent ces fameux monstres. Et quoi de plus effrayant qu’une scène d’horreur qui se prolonge inlassablement et dont le spectateur ne souhaite qu’une chose : qu’elle s’arrête. La scène final de Ring avec Sadako qui sort de la télévision en est le parfait exemple.
Critique de Tetsuo
Il est grand temps de vous faire une confession, je n’ai jamais apprécié les films de possession… Parmi les multiples raisons qui expliquent ce désamour, je trouve que les films du genre font partie de ceux qui ont su le moins se renouveler. Depuis L’Exorciste, peu de chemin a été parcouru et les innombrables films de ces dernières années n’ont fait que confirmer ma lassitude par leur trop grande prévisibilité et leur plate réalisation. Surtout que le genre est surexploité par toutes les majors pour offrir aux adolescents de l’horreur aseptisée reposant principalement sur une mitraille de jump scares intempestifs. On pressentait malheureusement que The Door ne ferait pas exception…
Le film affiche pourtant quelques qualités (restons positifs). La réalisation est légèrement supérieure à ce que le genre nous a habitué et le film nous gratifie de quelques belles séquences comme celle du naufrage d’une voiture dans un lac. Le réalisateur prend soin d’installer son intrigue et de mettre en valeur le cadre dans lequel se déroule l’action, à savoir Bombay, l’une des plus grosses mégalopoles mondiales. Les acteurs sont des figures connues et remplissent convenablement leur rôle. Pourtant, malgré ces quelques qualités, l’alchimie ne prend pas. Le film vacille, tiraillé entre la volonté d’innover et la sage acceptation du conformisme du genre. Le spectateur sera donc abreuvé de jump scares bien souvent prévisibles et inefficaces. Le résultat est décevant, en particulier la fin, bâclée en quelques plans. Mais le plus grand défaut du film reste son scénario. La prémisse pouvait sembler séduisante, mais le développement de l’intrigue n’est qu’une succession de clichés et d’idées convenues. The Doorest d’ailleurs très proche d’un autre film du genre, Out of the dark, qui mettait également en scène l’histoire d’une famille d’expatriés en proie à des esprits malfaisants. En résumé, de l’horreur gentillette faite de micro-moments. Il serait grand temps que les majors comprennent qu’une apparition spectrale n’est souvent pas suffisante pour instiller la peur et que ce qui fait la force de certains films marquants du genre sont les scènes qui brutalisent les corps. Ce qu’a d’ailleurs très bien compris James Wan, l’un des rares réalisateurs à se distinguer dans ce sous-genre. Il est ainsi bon de rappeler que certains acteurs de l’Exorciste ont connu par la suite de sérieux problèmes de dos en raison de l’utilisation de câbles lors de certaines scènes. Que les acteurs des films de possession récents se rassurent, ils ne risquent au pire qu’une foulure de l’auriculaire…
Même en 2016, les majors n’en finissent pas d’utiliser le vieil argument marketing “produit par”. Et ce n’est pas le nom d’Alexandre Aja qui va changer la donne, notamment depuis le regrettable Pyramide de Grégory Levasseur.
5 44.5
10
NOTE DE KRUEGER
NOTE DE TETSUO
Informations
The Door
Titre original :The Other Side of the Door
Réalisation : Johannes Roberts
Scénario : Johannes Roberts, Ernest Riera
Casting : Sarah Wayne Callies, Jeremy Sisto, Suchitra Pillai-Malik…
Genre : Film de possession
Durée : 96 minutes
Pays d’origine : États-Unis
Date de sortie : 1 juin 2016