Au coeur de l'horreur

Scream – Série TV

Synopsis : “Un soir dans la petite ville de Lakewood, la jeune Nina Patterson est assassinée brutalement à son domicile. À la suite du meurtre, une vidéo postée sur le site Youtube va avoir de lourdes conséquences sur les jeunes de la ville qui vont se rendre comptent que le meurtre de Nina est peut-être connecté à un autre qui a eu lieu plusieurs années avant. Tous ces événements vont enclencher une série de meurtres violents et sanglants.”

 

L’industrie hollywoodienne ne recule devant rien pour contenter sa quête incessante d’adaptations, de remakes et autres préquelles/séquelles. Pas même devant des oeuvres cultes auréolées d’un statut inviolable, en vertu duquel toute velléité d’adaptation est coupable d’hérésie. Pourtant, la tendance actuelle semble être à des réinterprétations de grands classiques. Après le chef d’oeuvre de Wes Craven, c’est celui de Dario Argento, Suspiria, qui est en cours de production sous forme de série. N’en déplaisent aux ayottolah du cinéma de genre, le projet d’adapter Scream trouve une justification légitime. En effet, l’oeuvre de Wes Craven avait pour but de détourner avec ironie les principaux codes et références horrifiques. Mais l’oeuvre date de 20 ans et les références sollicitées étaient principalement les slashers classiques. Il était donc judicieux de moderniser ces références, en incluant par exemple toutes les productions horrifiques de ces dernières années, faites principalement de films en found footage. Outre cette problématique de la réinterprétaton, une autre (seconde) question se dessinait derrière ce projet : peut-on adapter Scream en série TV ? Une question à laquelle répond ce pilote, comme une tentative de justification face aux réticences affichées des fans.

La première séquence du pilote fait figure de version modernisée et high-tech de la scène inaugurale du film de Wes Craven. Ce n’est plus le téléphone fixe qui est ici le vecteur de communication entre la victime et Ghostface, mais un smartphone. Nina, une jeune étudiante blonde aisée et pleine d’assurance, rentre chez elle pour se prélasser au bord de sa gigantesque piscine-jacuzzi. Mais alors qu’elle se dévêt, elle reçoit différentes vidéos d’elles prises quelques secondes auparavant. Pensant d’abord à un canular, elle sera pourchassée par Ghostface et finira au fond de sa piscine, la gorge tranchée. L’hommage au film de Wes Craven est ici réalisé sans grande conviction, comme une case que l’on coche dans une liste de tâches. La scène déçoit par son manque d’ambition et de tension dramatique. Elle laisse entrevoir une réalisation certes correcte, mais sans saveur et dépourvue d’inventivité.

Scream - Série TV

En bon élève, ce premier épisode remplit parfaitement son rôle de pilote, peut-être un peu trop d’ailleurs. Tous les enjeux et l’ambition de la série sont explicités par l’intermédiaire du personnage de Noah, un passionné de films d’horreur. Noah anticipe et formule oralement les questions que se posent les spectateurs et les fans de l’oeuvre originelle. Un débat émerge par exemple lors d’une scène de cours, sur la pertinence ou non d’adapter un slasher sous forme de série. Une entreprise perçue comme délicate, tant le slasher est marqué par la brièveté et l’enchaînement de l’action. Une fois le sang versé, se met en place un schéma implacable où les personnages disparaissent les uns après les autres, pour ne laisser place qu’à la survivante, l’héroïne métamorphosée en guerrière et mue par l’instinct de survie. Dès lors, comment étendre ce schéma calibré de 90 minutes en plusieurs épisodes?

La réponse à cette question apparaît dans les dernières minutes de l’épisode, lors d’une tirade de Noah. L’enjeu n’est pas de savoir qui a tué Nina, ni pourquoi, mais de développer chaque personnage, de le rendre familier et attachant, afin de donner plus d’impact émotionnel à sa disparition prochaine. A l’instar du film de Wes Craven, la série multiplie les références, allant des slashers classiques (Halloween et Vendredi 13), aux séries les plus récentes telles que The Walking Dead, American Horror Story ou Bates Motel. Il est étonnant que la série ne fasse nulle mention de Harper’s Island, l’une des rares tentatives d’adaptation de série-slasher de ces dernières années (malheureusement peu convaincante). Scream semble s’éloigner de ce schéma classique (l’accent est mis principalement sur les séquences de meurtres au détriment des personnages, souvent peu développés) en misant sur des personnages consistants et travaillés (du moins sur le papier car pour l’instant ça sent le cliché à plein nez…).

Ce pilote se présente donc comme un long épisode explicatif. Les créateurs sont parfaitement conscients des difficultés inhérentes à cette démarche d’adaptation et se proposent de réinterpréter les codes du slasher. Pas sûr cependant que cette prise de conscience soit suffisante pour offrir une série digne de la franchise cinématographique. Ce pilote laisse en effet craindre une bonne dose de “soap”, d”intrigues amoureuses et d’émois adolescents. On espère que l’humour et l’ironie de l’oeuvre originelle ne ne seront pas gommées, à l’image du masque de Ghostface, moins étiré et caricatural, symbolisant peut-être un changement de ton assumé.

Synopsis : “Un soir dans la petite ville de Lakewood, la jeune Nina Patterson est assassinée brutalement à son domicile. À la suite du meurtre, une vidéo postée sur le site Youtube va avoir de lourdes conséquences sur les jeunes de la ville qui vont se rendre comptent que le meurtre de Nina est peut-être connecté à un autre qui a eu lieu plusieurs années avant. Tous ces événements vont enclencher une série de meurtres violents et sanglants.”   L’industrie hollywoodienne ne recule devant rien pour contenter sa quête incessante d’adaptations, de remakes et autres préquelles/séquelles. Pas même devant des oeuvres cultes auréolées d’un statut inviolable, en vertu duquel toute velléité d’adaptation est coupable d’hérésie. Pourtant, la tendance actuelle semble être à des réinterprétations de grands classiques. Après le chef d’oeuvre de Wes Craven, c’est celui de Dario Argento, Suspiria, qui est en cours de production sous forme de série. N’en déplaisent aux ayottolah du cinéma de genre, le projet d’adapter Scream trouve une justification légitime. En effet, l’oeuvre de Wes Craven avait pour but de détourner avec ironie les principaux codes et références horrifiques. Mais l’oeuvre date de 20 ans et les références sollicitées étaient principalement les slashers classiques. Il était donc judicieux de moderniser ces références, en incluant par exemple toutes les productions horrifiques de ces dernières années, faites principalement de films en found footage. Outre cette problématique de la réinterprétaton, une autre (seconde) question se dessinait derrière ce projet : peut-on adapter Scream en série TV ? Une question à laquelle répond ce pilote, comme une tentative de justification face aux réticences affichées des fans. La première séquence du pilote fait figure de version modernisée et high-tech de la scène inaugurale du film de Wes Craven. Ce n’est plus le téléphone fixe qui est ici le vecteur de communication entre la victime et Ghostface, mais un smartphone. Nina, une jeune étudiante blonde aisée et pleine d’assurance, rentre chez elle pour se prélasser au bord de sa gigantesque piscine-jacuzzi. Mais alors qu’elle se dévêt, elle reçoit différentes vidéos d’elles prises quelques secondes auparavant. Pensant d’abord à un canular, elle sera pourchassée par Ghostface et finira au fond de sa piscine, la gorge tranchée. L’hommage au film de Wes Craven est ici réalisé sans grande conviction, comme une case que l’on coche dans une liste de tâches. La scène déçoit par son manque d’ambition et de tension dramatique. Elle laisse entrevoir une réalisation certes correcte, mais sans saveur et dépourvue d’inventivité. En bon élève, ce premier épisode remplit parfaitement son rôle de pilote, peut-être un peu trop d’ailleurs. Tous les enjeux et l’ambition de la série sont explicités par l’intermédiaire du personnage de Noah, un passionné de films d’horreur. Noah anticipe et formule oralement les questions que se posent les spectateurs et les fans de l’oeuvre originelle. Un débat émerge par exemple lors d’une scène de cours, sur la pertinence ou non d’adapter un slasher sous forme de série. Une entreprise perçue comme délicate, tant le slasher est marqué…

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Scream - Série TV

Titre original : Scream

Création : Jill Blotevogel, d’après la série de films Scream de Wes Craven

Avec : Willa Fitzgerald, Bex Taylor-Klaus, Amadeus Serafini, John Karna…

Pays d’origine : Etats-Unis

Durée : 45 minutes

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