Créateurs : Scott Abbott, James Wong (2014)
Acteurs : Zoe Saldana, Patrick J. Adams, Jason Isaacs…
Pays d’origine : Américaine
Genre : Epouvante-horreur, Fantastique
Format : 90 minutes
Synopsis :
« Un jeune couple d’américains s’installe à Paris pour prendre un nouveau départ après un drame douloureux. Leur rencontre avec un couple de notables va faire basculer leur vie. Si en apparence la chance semble leur sourire, une série d’évènements inquiétants commencent à attirer leur attention. Rosemary devient suspicieuse envers ces voisins bien trop gentils et serviables. Perd-t-elle la tête ou ces nouvelles fréquentations ont un je-ne-sais-quoi de diabolique ? » (Synopsis Allocine)
Critique :
Dépoussiérer un mythe, n’est jamais chose facile. Pourtant NBC s’attaque à un mythe du drame psychologique en redonnant une nouvelle jeunesse à « Rosemary’s Baby », roman éponyme de Ira Levin, et déjà adapté au cinéma en 1968 dans la mémorable version de Roman Polanski. Cette fois-ci, télévision oblige, c’est sous la forme d’une mini-série en deux épisodes d’une heure et demie chacun que l’histoire prend forme.
Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire du bébé de Rosemary, elle est assez simple : Rosemary et Guy emménagent dans un nouvel appartement, et décident d’inaugurer cette nouvelle vie par la conception d’un bébé. Ils sympathisent avec un couple de voisins âgé et Rosemary va rapidement les soupçonner de vouloir s’accaparer le fruit de sa grossesse dans un but sataniste.
Si le film de Polanski restait assez fidèle au roman, en édulcorant néanmoins l’aspect religieux de Rosemary, cette mini-série se veut beaucoup plus libre. L’architecture de l’histoire reste la même et se voit rajouter des personnages et situations annexes dans le but de combler les 3 heures que dure le programme. En lieu et place de New-York dans l’original, le couple emménage ici à Paris, la ville la plus romantique au monde, pour relancer une vie de couple minée par une fausse-couche.
Disons-le d’emblée, cette version rajeunie est de très loin inférieure au film original. Pour coller aux goûts récents des spectateurs pour les séries horrifiques, le thriller psychologique fait place à une intrigue d’épouvante classique. L’idée motrice de la version Roman Polanski, c’était de mettre le spectateur dans le doute jusqu’à la fin. Rosemary était dépeinte comme un personnage à la psychologie fragile, dont on avait du mal à cerner si la paranoïa était fondée ou pas. Cette version 2014, nous montre dès le début que non, Rosemary n’est pas folle. L’intrigue s’en trouve fondamentalement bouleversée, et c’est ce qui va permettre des effusions de sang sporadiques pour ponctuer le récit, et en donner pour son argent au spectateur.
Ajoutons à cela une mise en scène asystolique, des acteurs mauvais (la palme pour Patrick J. Adams) ou dans le sur-jeu (piètre interprétation de Carole Bouquet), et une volonté même pas dissimuler de tourner à Paris pour que l’équipe puisse y passer 3 mois de vacances. Au final, le phare dans la nuit de la mini-série, c’est Zoé Saldana qui reste d’une très grande justesse et assez émouvante en Rosemary qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Un bel hommage à l’interprétation de Mia Farrow.
Au passage, pour les chauvins susceptibles, la France et les français sont assez mal représentés et passent tantôt pour des cons, des voleurs, des gueulards insupportables, ou des personnes hautaines et bourgeoises. Mais Paris, c’est joli, donc ça va !
Vous l’aurez compris, on peut donc facilement faire l’impasse sur cette version de « Rosemary’s Baby » de piètre qualité. Quasiment tout y est mauvais. Par contre pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, un (re)visionnage du film de 1968 est le meilleur moyen d’appréhender l’œuvre dans son originalité la plus fidèle et la plus intéressante.
Le Métèque
Note : 3/10