Le Mardi 19 Novembre 2013 :
Cher journal de l’horreur, ce soir est un soir un peu particulier. Cela fait déjà quelques semaines que je trépigne d’impatience devant le programme du PIFFF sur internet alors que mon cul reste planté sur sa chaise de bureaucrate. Ô glorieux et sacre saint soir du 19 Novembre, jour de la cérémonie d’ouverture du festival. Je peux déjà te dire à toi journal et à toi lecteur intrépide qu’on nous a gâté. Il faut dire qu’au PIFFF, je me sens un peu comme à la maison. Avec simplement une légère odeur de pop-corn beurrés et de fauteuils molletonnés en plus.
Un des organisateurs vient présenter le festival. Il tient le discours engagé, promu sur les affiches et les dépliants de cette troisième
édition. Un festival faisant face à la crise mais surtout face à cette crise du cinéma de genre en France.
Le Pifff a donc pour mission de réparer cette erreur et de continuer à développer un genre où le public reste présent. Bref l’espoir perdure et ce beau discours un peu trop solennel se noie un peu dans des paroles peu sur d’elles. Qu’à cela ne tienne, la bonne nouvelle : les pleins pouvoirs du public. Et oui c’est la grande nouveauté de cette année et le témoin d’une volonté de se démarquer encore d’avantage des autres festivals existants. Le public sera le maître à bord et élira le grand prix de cette compétition.
Vient alors un deuxième homme, Cyril Despontin, délégué général du festival, l’homme aux remerciements un peu trop… TROP ! Je zappe cette partie dénué de sens pour toi journal sanguinaire et pour toi lecteur assoiffé, bien qu’elle soit importante pour chaque personne permettant l’existence du festival.
La rencontre du troisième type est bien évidemment : Fausto Fasulo, directeur artistique du PIFFF et rédacteur en chef de Mad Movies. Un homme qui prend de plus en plus du galon et dont la présence demeure de plus en plus aisée. Fausto devient malgré lui l’identité de l’évènement PIFFF comme du magazine. Il nous introduit cette nouvelle édition sous les hospices du métissage. Le but de cette année est de mélanger d’habituelles grosses productions avec des films à petit budget mais qui affirment la présence talentueuse d’un auteur et/ou d’un réalisateur débutant. Tout cela bien entendu dans une ambiance festive. Le ton est donné, place à l’obscurité.
SURPRISE et quelle surprise toute emballée, empaquetée de dynamisme et de violence. On nous offre la bande annonce officielle de « The Raid 2 : Berandal » dont la sortie est prévue en 2014. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse admirer la bête :
Avant de plonger dans le film « les Sorcières de Zugarramurdi », Fausto nous promet un court métrage d’animation japonais un peu déluré. « Kick Heart » est créé par Masaaki Yuasa, le film sort de la boîte de production « Production I.G. ».
Le pitch :
Un catcheur nommé « M. l’homme masqué » tombe amoureux d’une catcheuse, « Lady S », qu’il doit combattre.
Voilà un film d’animation acidulé et pop qui nous redonne du baume de tigre au cœur.
Cher journal, voilà le moment le plus inoubliable de la soirée. La venue d’Àlex de la Iglesia, le réalisateur des Sorcières de Zugarramurdi.
Un réalisateur atypique aux films baroques et à l’humour grinçant. Et ce ne serait pas juste si je ne vous retranscrivais pas directement ses paroles:
« Bonsoir, je vais parler en anglais car mon français est mauvais. Et mon espagnol est également mauvais ! Le film que vous allez voir n’est pas un bon film. D’ailleurs je ne suis pas quelqu’un de bien. Ce festival n’est pas sérieux et vous êtes de mauvais spectateurs. Que Dieu bénisse toutes ces mauvaises choses.
Oh une souris, c’est vraiment une souris. Elle était en train de courir. Ce n’est pas une blague, je n’en reviens pas, une souris ! Mon film est comme moi : gros et divorcé. Il traite des rapports hommes/femmes et me ressemble. Amusez-vous et profitez de ce mauvais film fait par un mauvais réalisateur devant le mauvais public que vous êtes. »
Ses propos sont à l’image de ses films, avec un humour noir qui nous émoustille. Nous avons pu voir une personnalité unique qui fait aujourd’hui partie intégrante des grandes figures du cinéma européen.
Vous pouvez lire notre critique de « Las Brujas de Zugarramurdi » juste ici: https://www.aucoeurdelhorreur.com/les-sorcieres-de-zugarramurdi-note-710/
Voilà cher journal, cher lecteur de l’étrange, c’est fini pour ce soir. On se revoit donc bientôt pour de nouveaux frissons.
Sadako