Réalisatrice: Kimberly Peirce
Acteurs: Chloë Grace Moretz, Julianne Moore, Gabriella Wilde, Portia Doubleday…
Production : Kevin Misher
Scénario : Lawrence D. Cohen
Distributeurs: Sony Pictures Releasing
Musique: Marco Beltrami
Photo: Steve Yedlin
Nationalité: États-Unis
Genre: Epouvante-horreur
Date de sortie: 4 Décembre 2013
Synopsis :
« Adolescente renfermée élevée par une mère bigote, Carrie White subit les railleries de ses camarades d’école. Douée de pouvoirs télékinésiques, la jeune fille va prendre sa revanche. » (Synopsis PIFFF)
Critique:
Samedi 23 novembre, il faut avouer que le Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF) nous a vraiment gâtés en nous proposant une nuit blanche dédiée aux adaptations du maître du genre, le grand Stephen King. Et pour couronner le tout, nous avons le droit à une avant-première du film « Carrie, la vengeance », l’un des films d’horreur les plus attendus de cette année.
Une adaptation de plus qui vient s’ajouter au chef d’œuvre de Brian De Palma de 1976, « Carrie au bal du diable », ou « Carrie » de David Carson. Tant d’adaptations qu’on en vient à se demander si les spectateurs ne se sont pas lassés pas de cette histoire qu’ils connaissent sur le bout des doigts.
En tout cas, ce n’est pas l’avis de notre réalisatrice, Kimberly Peirce, qui souhaite nous partager son interprétation du célèbre roman. Mais peut-on réellement parler d’interprétation ?
À la sortie des premières images, la réalisatrice soutenait que son film serait plus fidèle au roman de Stephen King que ne l’a été celui de De Palma. Et pourtant, à la vision de celui-ci, on a vraiment l’impression de voir un très mauvais remake.
Toutes les libertés que De Palma s’était permis de prendre par rapport au livre, Kimberly Peirce les réutilise de manière quasi identique. En particulier lors de la scène finale entre Carrie et sa mère. Le réconfort qu’elle vient chercher, la mort de sa mère ainsi que sa propre mort, diffère du roman et est similaire au film de De Palma.
Notre réalisatrice nous donne l’impression d’avoir voulu adapter « Carrie » dans le seul but de se faire plaisir lors de la scène finale qui, je dois lui reconnaître, reste assez impressionnante.
Toute la première partie est insipide. Alors que De Palma parvenait à nous partager la souffrance de Carrie et justifier sa colère ascendante, Kimberly Peirce nous expose des personnages d’un ennui terrible auxquels on ne peut s’attacher. Le film semble se contenter de respecter la narration du roman, en l’adaptant à l’esthétisme des teens movies actuels, sans lui apporter la dimension humaine nécessaire.
Un défaut en partie dû à un mauvais choix de casting. Quelle idée de mettre Chloë Grace Moretz dans le rôle de Carrie. Ne serait-ce que physiquement, l’actrice est d’une beauté angélique alors que le personnage de Carrie est censé être plutôt disgracieux (attention ce n’est pas un boudin non plus). Un physique qui d’ailleurs accentue la détresse du personnage.
Son interprétation est toujours à la limite du surjeu, des mimiques trop forcées qui caricaturent son personnage au lieu de le rendre emphatique.
Julianne Moore n’est pas non plus très convaincante, on a du mal à croire à son obsession religieuse et à sa folie. Deux comédiennes dont le talent n’est pas à remettre en question. C’est plutôt la direction d’acteur qui est ici en cause. Du coup, la relation conflictuelle entre la mère et la fille manque d’impact. L’évolution des divergences est balayée de manière trop superficielle et les disputes manquent d’intensité et de crédibilité.
Le film vaut tout de même le coup d’œil pour sa séquence finale, très bien réalisée, spectaculaire et trash. C’est d’ailleurs la séquence qu’on attend avec impatience tant le début du film nous laisse indifférent.
« Carrie, la vengeance » vise, à raison, un public jeune afin qu’il (re)découvre cette histoire devenue culte.
Il sortira dans nos salles le 4 décembre 2013.
Krueger
Note : 4/10
2 commentaires
Ce film est à la limite du nanardesque du fait du surjeu des acteurs.
Aussi, était-ce nécessaire de rajouter des effet-spéciaux toutes les 2 min 30 ? A moins que ça a été pensé au cas où on aurait pas saisi que Carrie a des pouvoirs. Surtout après sa délirante session de je lis d’énormes livres et regarde des vidéos « youtube » sur la télékinésie… -_- pauvre jeune fille.
A la limite, bon le film est pas désagréable à regarder, mais je me demande si c’est une volonté des réalisateurs d’obliger de jolies actrices à être atteintes du syndrôme de Twilight (dans l’incapacité handicapante de fermer la bouche plus de 15 secondes avec la tête rentrée dans les épaules) au final, elles sont plus ridicules qu’attachantes.
Et je ne suis pas entièrement d’accord avec votre critique sur la fin « impressionnante ». Les ralentis inutiles, Carrie qui agite sa tête et ses bras comme Jack Sparrow, un manque de surprises évidents. Une morale à la mords-moi le noeud (si tu couches avec ton copain tu seras forcément enceinte).
Bref, il n’y a pas grand chose pour rattraper ce mauvais remake.
Bien heureusement, il nous restait les excellents Creepshow, Simetierre et Christine pour passer aux choses sérieuses 🙂
Grosse grosse déception…
Après un teasing exceptionnel autour de la mise en scène ultra-réaliste dans un coffee shop de NYC, je m’attendais à un film haletant et captivant entre l’angoisse et le spectaculaire, mais il n’en ai rien…
En effet, le mauvais jeu d’acteur, ou plutôt leur manque de crédibilité nous fait complètement sortir de l’atmosphère du film qui devient un véritable mélange hétérogène et infâme entre répliques clichées et folies surjouées… et cela sans parlé du fait que le scénario est entièrement prévisible du début à la fin…
Après avoir lu votre critique, je me suis dit que mon ignorance des précédentes adaptations du roman de S.K. rendra mon œil critique moins acerbe, mais je dois finalement l’admettre, c’est un échec total…
Déçu au bout de quelques minutes, j’ai très vite eu l’espoir d’une fin spectaculaire, mais là encore, malgré quelques scènes bien tournées, on n’a du mal à croire à la colère de l’actrice phare de Kick-ass (Chloë Grace Moretz).
Même dans la salle, la peur faisait très/trop souvent place au rire, tellement le jeu d’acteur manquait de crédibilité ou frisait le ridicule…
Je déconseille ce film, à mon grand désespoir…