Réalisateur : Neil Jordan
Acteurs : Saoirse Ronan, Gemma Arterton, Caleb Landry Jones, Sam Riley, Daniel Mays, Thure Lindhart…
Genre : Drame, Fantastique, Thriller
Nationalité : Britannique, Américain, Irlandais
Synopsis :
« Deux vampires prétendues sœurs s’installent dans un hôtel abandonné d’une petite ville côtière. Chasseuses et chassées, les deux femmes tentent de préserver leurs secrets… » (Synopsis du Paris International Fantastic Film Festival)
Critique :
Jeudi 21 novembre, nous voici en dernière partie de soirée du PIFFF. Byzantium, film très attendu dont la réputation le précède, est programmé en hors compétition.
Il y a certains grands réalisateurs qui se démarquent pour leur spécialisation et leur recherche inépuisable dans un domaine. Ex : Romero pour les Zombies. Il semble que le réalisateur Neil Jordan a choisi le vampire pour obsession artistique. On ne peut que lui dire merci de faire perdurer le mythe avec autant de talent sans nous le mâcher comme une vulgaire romance consentit à faire frémir tous les jeunes puceaux et jeunes pucelles de la Terre.
Et c’est d’ailleurs ainsi que Fausto Fasulo nous présente le film, en contrepied à Twilight et autres indigestes soap pour boutonneux. Tout cela en nous introduisant ce grand Monsieur que l’on connaît pour « Entretient avec un Vampire », « Les Borgias », ou encore « The Crying Game »…
(Je vous rappelle tout de même que le réalisateur adapte une pièce de théâtre de Moira Buffini pour Byzantium.)
Je ne vais pas tourner autour du pot. Courez voir ce film classique à la poésie élégante et au casting sensuel. Deux superbes jeunes femmes crèvent l’écran : Gemma Arterton (Clara Webb) et Saoirse Ronan (Eleanor Webb). Leurs personnages incarnent à elles deux le mythe du vampire féminin. Gemma Arterton incarne la sexualité du vampire au charme magnétique et Saoirse Ronan, le vampire angélique aux yeux d’émeraudes et à la peau blanche. Il est évident qu’avec ces deux personnages, le scénariste complète la figure de la Femme Vampire tout en mettant en scène son combat perpétuel et sa contradiction.
Ici pas de branlette intellectuelle, mais un film réfléchi et maitrisé avec subtilité. On apprécie également les personnages masculins : Caleb Landry Jones (Franck) nous hypnothise dans sa lente agonie et forme un couple d’étoiles montantes avec Saoirse Ronan. Tandis que Sam Riley (Darvell) personnage clin d’œil à ceux d’« Entretient avec un vampire » nous redonne l’élégance et l’univers romantique du mythe du Vampire.
Le casting nous séduit et la qualité de l’image est au rendez-vous. L’alternance de plusieurs époques est d’une fluidité rare. Les passages aux paysages mystiques tels que la caverne permettant l’immortalité apportent un aspect quasi-religieux et pictural.
Et si Byzantium est un bijou par son équilibre entre le fantastique et le romantisme, il l’est aussi par son divertissement et son aspect film d’auteur. D’où toute la modernité qui s’en émane. Une modernité appuyée certes par les deux personnages féminins qui se battent pour vivre et garder leur place au sein d’un milieu exclusivement masculin. Mais une modernité, car à ce divertissement s’ajoute une interprétation du vampire qui n’est pas sans nous rappeler l’éblouissant « Morse » de Tomas Alfredson.
Enfin, des Vampires tout en simplicité qui n’ont ni cercueils, ni pouvoir de grimper sur les murs ou de se transformer en chauve-souris ! Des Vampires dont l’humanité nous déroute (après tout, ils étaient humains avant d’être éternels !).
La preuve avec le personnage d’Eleanor qui voit son sort comme un fardeau auquel elle n’avait pas consenti. Tandis que sa mère le prend comme une revanche à la médiocrité de sa vie. Au delà d’un film de Vampire, c’est surtout une histoire de relation entre mère/fille, de couples qui se forment, tout cela entouré par une vision de la mort romantique ou en quête de justice.
Je ne dirais qu’une dernière chose : merci au Pifff de permettre au film d’être vu dans une salle de cinéma. Car apparemment, le film ne sortira pas dans les salles obscures françaises et n’est prévu qu’en DVD ou en sortie TV. C’est bien triste pour les spectateurs de ne pas profiter de deux actrices à la beauté renversante ainsi que d’un film si séduisant et intelligent.
Sadako
Note : 8/10
1 commentaire
c bien vrai étant cinéphile j ai remarqué certaine similitude avec entretien avec un vampire belle critique et je suis assez d accord avec la note