Réalisateur: Marçal Forès
Acteurs: Oriol Pla, Augustus Prew, Dimitri Leonidas, Roser Tapias, Martin Freeman, Javier Beltràn…
Genre: Drame, Thriller
Nationalité: Espagnol
Synopsis:“Un jeune garçon lunaire partage ses états d’âme avec un ours en peluche doué de parole. Son quotidien va basculer avec l’arrivée dans son école d’un élève mystérieux.” (Synopsis du Paris International Fantastic Film Festival)
Critique:
PIFFF, le jeudi 21 novembre, troisième jour officiel du festival.
À 14h, un film espagnol dont la bande-annonce m’intriguait est au programme.
« Animals » est un film à la sensibilité personnelle, mettant en scène cette période si charnelle qu’est l’adolescence. À la fois poétique et angoissant, il traite tout aussi bien de la différence de perception de la vie. Des thèmes qui ne sont pas sans me rappeler le film « Magic Magic ». Deux films aux sujets proches et pourtant si lointains dans l’esthétique et le développement.
En regardant Animals, on ne peut que remarquer ces plans à la luminosité suave dont les couleurs sont proches d’une atmosphère vintage (même si ce mot est un peu galvaudé aujourd’hui). Un peu comme « Magic Magic », il semble que tout est suspendu, hors du temps: le paysage montagneux atypique, les personnages parlant à la fois Anglais et Espagnol, leurs vêtements, la musique rock, les voitures… Rien ne nous permet de se raccrocher à un repère temporel quelconque. Ce film est une ode à cette période ado de transition où l’individu se cherche constamment, empreint d’une nostalgie duveteuse.
Beaucoup de choses ressortent de ce film. Notamment cet attrait de l’homme à son aspect animal, son rapport à la nature si mystique. On se laisse très facilement bercer par les premiers plans mettant en scène divers animaux rodant dans un paysage parfois urbain. Le film sous-entend que les individus sensibles perçoivent et vivent proche de la nature, du monde animal. Il faut avoir une certaine pureté pour y accéder. Mais cette sensibilité n’est pas sans danger et c’est ce qu’expérimentera Pol, notre personnage principal.
Impossible de traiter de l’adolescence sans évoquer la sexualité et la recherche de soi.
Et c’est ce que fait parfaitement le réalisateur. Pol se retrouve avec cette problématique d’acceptation de soi. L’existence de sa peluche qui parle est régulièrement remise en cause. Pour entrer dans l’âge adulte et expérimenter ses désirs, Pol va jusqu’à tenter de tuer sa peluche. C’est alors le début de la dérive dans cette adolescence charnelle et conflictuelle.
Vous l’aurez compris, le scénario est très intéressant et pourtant… Il traine parfois dans une longueur lancinante. Tout comme notre protagoniste, on se perd parfois dans cet amas de sentiments.
Marçal Forès continue de nous divertir avec cet univers en fusion parfaite avec la musique du film, une musique rock qui d’ailleurs constitue la personnalité de Pol. Il semblerait que le film soit décousu et donne un aspect patchwork sans approfondir ni lier tous les sujets dont il traite.
Bref, beaucoup de choses dans ce film qui au premier abord nous semblent réfléchies, mais qui s’avèrent rester à la surface.
Pour conclure, Animals est un film à l’esthétique poétique que l’on apprécie par l’univers personnel qu’il dégage. Le scénario présente une réflexion intéressante sur l’adolescence et tout ce qu’elle comporte. On y retrouve un univers musical empreint de nostalgie qui colle aussi bien au personnage qu’au film. Et pourtant je suis gênée par cette idée d’une sensibilité qui caricaturise nos personnages en pleine fleur de l’âge. Même si l’on se laisse porter par le magnétisme de l’acteur, je suis dérangée par cette idée d’une adolescence trop perturbée qui vire à l’ado dépressif !
La présence du réalisateur et ses propos confirment que son film lui ressemble. Un caractère un peu brouillon qui ne maîtrise ses sujets qu’en apparence et sans réelle profondeur.
Sadako
Note: 6/10