Crée par: Brian McGreevy, Lee Shipman (2013)
Avec: Famke Janssen, Dougray Scott, Bill Skarsgard…
Nationalité: Américaine
Genre: Horreur
Producteur: Eli Roth
Synopsis:
Dans les bois de Hemlock Grove en Pennsylvanie, près de l’aciérie abandonnée de Godfrey, est retrouvé le corps mutilé et sans vie d’une jeune fille. Une chasse à l’homme s’ensuit mais les autorités ne sont pas certaines que ce soit d’un homme dont elles devraient être à la recherche…
Critique :
« Hemlock Grove ». Derrière ce titre, se cache sûrement la plus curieuse des séries qu’il m’ait été donné de regarder. Pour dire la vérité, après lecture du synopsis, on pouvait s’attendre à une série à l’atmosphère ténébreuse, gorgée de mystères, et empreinte d’une entêtante frénésie de sang. Et bien pas du tout. Les premiers épisodes mettent en place un univers ouvertement caricatural, assez teenage, plaçant les personnages centraux dans une hiérarchie sociale qui caractérise la petite bourgade d’Hemlock Grove. Ces personnages principaux vont donc se retrouver au centre d’un mystérieux carnage perpétré par une bête à laquelle la petite ville va bientôt prêter les traits d’un loup-garou. Ces attaques vont coïncider avec l’arrivée en ville d’une famille de gitans à laquelle va forcément être rattachée cette lycanthropie. La série suit donc la modeste famille gitane Rumancek, et la puissante et influente famille Godfrey, s’unissant par le biais de leur fils respectifs dans la traque de la bête.
Ce qui frappe d’abord le spectateur, c’est l’énorme influence de « Twin Peaks » sur l’esthétique et les personnages de « Hemlock Grove ». Le postulat de l’histoire se rapproche également étrangement de la série de David Lynch, tout en apportant une touche plus horrifique et mystérieuse. Les personnages portent tous les stigmates d’un passé ou d’un secret qui rend leurs interactions parfois savoureusement elliptiques. La palme revient sans aucun doute à la sublime Famke Janssen qui apporte sa touche glamour à la série dans un rôle de femme fatale glaçant de détachement. Mention spéciale également pour Bill Skarsgard, dont le physique famélique et le minois globuleux apporte à son personnage tout son mystère et sa crédibilité. Tous les personnages sont de manière générale assez archétypaux, et malheureusement, manquent un peu de profondeur et semblent par moment dépourvus d’émotions.
C’est d’autant plus regrettable que le charme désuet de la série apporte un vrai bol d’air frais face à la grande majorité des séries actuelles à l’univers très terre à terre (« Breaking Bad », « Homeland »…). L’histoire reste sérieuse et le décalage avec le ton de la mise en image, des couleurs, des décors, fait ressortir l’influence d’Eli Roth sur la production de la série. Un peu à l’image de ce qu’a pu faire David Fincher avec « House of Cards » également chez Netflix. Même les effets horrifiques bénéficient de ce traitement d’un autre temps, avec des mannequins un peu grossiers, des entrailles bien propres, et des faux raccords sanglants gros comme le nez au milieu de la figure.
Cet effet de style ne traduit pas un manque de moyens (il suffit de voir la débauche de moyen de Netflix sur son autre série phare), mais participe au charme de la série, amenant clairement le spectateur hors des sentiers battus. Bien sûr, les twists finaux, qui répondent aux différents mystères de la saison, sonnent un peu comme du déjà vu, mais peu importe ! Car, en y repensant, ça ne pouvait pas en être autrement, et l’amitié des deux protagonistes se transformera sûrement en animosité dans la deuxième saison, et les thèmes de celle-ci seront sûrement plus forts encore. En espérant toutefois que la série garde son charme rétro.
Le métèque
Note : 7/10