Créateurs : Robert Rodriguez (2014)
Acteurs : D.J. Cotrona, Zane Holtz, Jesse Garcia…
Pays d’origine : Américaine
Genre : horreur, Action
Format : 42 minutes
Synopsis :
« Seth et Richie Gecko sont recherchés par le FBI et les Texas Rangers, suite à un hold-up qui a mal tourné. En route pour le Mexique, les deux frères prennent la famille d’un pasteur en otage pour traverser la frontière. La situation dégénère lorsque le petit groupe fait une halte dans un club de strip-tease fréquenté par des vampires. »
Critique :
Voici enfin la série événement, tant attendu par les aficionados de l’horreur. En effet, « From Dusk Till Dawn » est l’adaptation éponyme du cultissime film « Une nuit en enfer » en français, dans lequel George Clooney et Quentin Tarentino, interprètent deux frères, Seth et Richie Gecko, criminels notoires, qui se retrouvent embarqués dans un road trip sanglant se terminant dans un strip-club mexicain bourré de vampires. Et qui de plus légitime pour adapter Robert Rodriguez que… Robert Rodriguez himself ?
Le réalisateur mexicain reprend en effet son propre bébé, et décide de donner un peu plus de profondeur et d’historique à ses personnages, tout en remaniant un peu la nature de ses créatures suceuses de sang. Adieu les vampires classiques donc, phobiques à l’ail et aux croix chrétiennes, ici c’est une caste d’humano-serpent assoiffés de sang qui va se repaître de chair fraîche. Les personnages restent grosso modo les mêmes, avec toutefois une nette mise en avant de Richie par rapport au film et une nouvelle perspective dramatique pour Carlos, qui devient le grand méchant de l’histoire.
Le premier gros enjeu de la série, c’est son casting. De par son statut d’œuvre culte, les acteurs du film ont été portés au rang de mythe. Et trouver des comédiens à la hauteur de l’improbable duo Clooney/Tarentino n’est pas chose aisée. Pas facile donc, au début de la série, de voir D.J. Cotrona et Zane Holtz évoluer dans la peau des frères Gecko. On s’habitue malgré tout assez rapidement à cette fratrie criminelle dont le penchant extra-lucide de Richie a été corrigé de façon à le faire passer, non plus pour un désaxé lubrique, mais pour une marionnette diabolique. L’autre grosse attente de casting concernait le personnage de Santanico Pandemonium, interprété en 1996 par la « bomba latina » Salma Hayek. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Eiza Gonzalez n’a rien à envier à son aînée. Bien au contraire, elle donne son lot de sensualité à la série.
Robert Rodriguez met un point d’honneur à apporter aussi une bonne dose d’hémoglobine à sa création. Pas besoin pour ça d’attendre l’arrivée au strip-club de nos « héros ». Chaque épisode possède sa petite scène sanglante, et comme dans le film original, l’orgie est atteinte en pénétrant dans le « Titty Twister ».
On retrouve donc bien l’aspect décalé jubilatoire sanglant du film de Robert Rodriguez, mâtiné de tension sensuelle et sexuelle. Malheureusement, bien qu’il en réalise 3 épisodes, « From Dusk Till Dawn » reste une série bien moins intéressante que le film, parce qu’inutile pour les fans du film original. Le côté un peu bricole et vétuste de la production cinématographique, qui faisait le charme de l’histoire, est ternis par des moyens beaucoup plus importants qui structurent une narration bien trop étiolée, qui se perd dans des considérations théologiques un peu lourdingues.
Le « Happy end » met bien sûr le pied à l’étrier à une saison 2 qui semble reprendre racine aux Etats-Unis, et ce sera peut-être l’occasion de contenter enfin les fans du film, qui ne verront dans cette série rien de plus qu’une simple copie du film. Pour les autres, c’est un moyen facile de rentrer dans l’univers rocambolesque et purement jouissif des œuvres de Robert Rodriguez.
Le métèque
Note : 5/10