Nouvelle ville, nouveau programme, nouvelle organisation pour cette quatrième édition du Fest’festival. En effet, le festival à désormais lieu à Paris, dans le 5ème arrondissement, au sympathique cinéma La Clef, aux abords de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 où j’ai pu faire mes premiers pas dans les études cinématographiques (oui on s’en fout mais la nostalgie me gagne !). La diffusion de courts-métrages se déroule désormais en une soirée au lieu de deux. Des changements qui permettent d’attirer plus facilement un large public, même s’ils sont indépendants de la volonté de notre organisateur de la soirée, le toujours aussi élégant Franck Villette.
Le programme s’annonce toujours aussi alléchant et a le mérite de nous proposer une sélection essentiellement française (mis à part Hotel, un court-métrage espagnol). Et c’est évidemment le film de genre qui est mis en avant afin de nous immerger dans des univers étranges, fantastiques, inquiétants, horrifiques, romantiques et touchants.
La qualité est une nouvelle fois au rendez-vous et nous avons passé une incroyable soirée !
Voici un résumé de l’ensemble des films suivit du palmarès de ce Fest’festival 2014 :
Compétition officielle 1 :
Synopsis : « Un homme prêt à tout pour devenir célèbre installe des caméras de surveillance dans toute sa maison sans prévenir sa femme et poste les vidéos sur internet… »
Critique : Un film très divertissant porté par un duo de comédien convaincant. Vous reconnaitrez sûrement Alain Bouzigues (Caméra Café), très juste dans son rôle de monsieur tout le monde, totalement dépressif, qui finit par devenir fou, et même dangereux pour obtenir des financements en vue de faire un long-métrage. Notons également la performance de sa compagne interprétée par Catherine Sultan. Le titre prend tout son sens à la vision de ce film. « Big Brother » étant à la base un personnage de fiction du roman George Orwell, le terme est aujourd’hui utilisé pour dénoncer toute forme de voyeurisme via les systèmes de surveillance (Big Brother is watching you). Notre personnage étant un ancien gardien face à des caméras de surveillances au quotidien, celui-ci compte bien réutiliser ce système pour tourner
son propre film !
Abymée de Lionel Kaplan
Synopsis : « Lucie est actrice. Lucie est réalisatrice. Lucie est l’actrice et la réalisatrice de son film. Coincée entre la fiction et la réalité, elle s’est tendue un piège à elle-même. Le piège narcissique de l’autobiographie. »
Critique : Voilà un schéma scénaristique qui risque d’en lasser plus d’un : le film dans le film, etc. Et même si le côté narcissique du personnage est le centre de cette histoire, il n’en reste pas moins évocateur sur la volonté de faire un film sur ce sujet. Le thème est inintéressant, traité de manière caricaturale et semble être destiné à une petite élite nombriliste de la famille du cinéma. Notre seule déception du festival.
Le Hérisson de verre de Jean-Sébastien Bernard
Synopsis : « Été 1955. Une jeune femme aussi belle que mystérieuse est allongée dans un champ de coquelicots au reflet rouge sang. Les rayons du soleil caressent son visage souriant. Un moment d’allégresse que rien ne semblerait perturber. »
Critique : Un film envoûtant, doté d’un travail photographique magnifique. L’ambiance est à la fois mystérieuse, angélique et réellement sombre. L’interprétation de notre comédienne Fanny Capretta est remarquable et le film est à l’image de son titre, très beau !
zzzzzzzzzzzzz
Synopsis : « Un ouvrier se fait brutalement licencier. Un matin, il découvre avec horreur qu’une pancarte lui pousse dans le dos, sur laquelle est inscrit : « CHOMEUR ». Affronter le regard des autres sera difficile, d’autant que la pancarte se met à muter. »
Critique : Pandémie est un court-métrage que nous avions déjà eu l’occasion de découvrir au PIFFF 2013, et vu que nous sommes un peu faignants, nous allons reprendre à peu près les mêmes phrases. Il s’agit d’une jolie satire de notre société moderne face à la crise de l’emploi. Une atmosphère fantasque à l’humour un peu noir sur fond de tragédie sociale. Une petite poésie dans ce monde en dépression. On pourra peut-être regretter que la mutation de notre personnage ne sombre pas plus dans un aspect monstrueux, à l’image des films de Cronenberg.
Synopsis : « Gary, un ingénieur en robotique met au point un androïde domestique nommé Mona. Il ramène le robot humanoïde à son domicile pour réaliser des tests. Quel va être la réaction de sa femme ? »
Critique : Mona est sûrement le meilleur film de cette première compétition officielle. Une sorte de huit clos futuriste étouffant qui dans son approche nous renvoi forcément à la série real humans (même si le film a été élaboré avant la sortie de la série). Une ambiance angoissante où le conflit central aborde le thème de la jalousie et celui de l’évolution de la machine face à l’homme. Le film nous propose une chute inattendue et intelligente. Vous pouvez d’ailleurs visionner un autre film du même réalisateur (Alexis Barbosa) que nous avions posté sur notre site l’année dernière : Le Collectionneur De Cris.
Compétition officielle 2 :
Vos violences d’Antoine Raimbault
Synopsis : « Un père et sa fille font les frais d’une brutale agression. Avocat de métier, le père se retrouve au coeur d’une procédure judiciaire en tant que victime. Un combat intérieur s’engage. Mais qui, du père ou de l’avocat finira par l’emporter ? »
Critique : Voilà un film qui a crée un débat pour le moins mouvementé lors du festival. L’un des spectateurs reprochant au réalisateur d’avoir utilisé le célèbre avocat Éric Dupont-Moretti pour jouer son propre rôle. Et même si cette remarque s’est faite de manière assez maladroite de la part de notre spectateur, il faut avouer que l’interprétation de notre maître, loin d’être mauvaise, n’est malheureusement pas au niveau, surtout face à la jeune comédienne Nina Mélo, qui elle est incroyable. Sur le fond, le film est assez touchant et place notre personnage dans une situation délicate, tiraillé entre sa situation familiale et sa déontologie professionnelle.
Skin de Cédric Prévost
Synopsis : « La rencontre dans les couloirs désertés du métro parisien, à l’heure de la dernière rame, entre une jeune femme et un vagabond, qui vont se révéler bien moins étrangers l’un à l’autre qu’en apparence. »
Critique : Skin est le film le plus émouvant du festival. La situation est relativement simple mais le dialogue entre nos deux personnages est extrêmement bien écrit et suffit pour créer la tension nécessaire. Mais la plus grande qualité du film repose sur son duo de comédien extraordinaire (et je pèse mes mots). Rarement il m’a été donné de voir une telle interprétation au cinéma au point d’en oublier la fiction. Un grand bravo à Fatou N’Diaye et Grégory Givernaud.
AAAAAAAAAA
Synopsis : « Un homme statue déguisé en momie fait la manche tous les jours au même endroit, prêt à tout pour gagner quelques pièces de monnaie. »
Critique : Une petite recherche sur le site et vous allez voir que Lewis Eizykman ne nous est pas inconnu. En effet, il est l’auteur de l’excellent court métrage L’Accouchement De Wendy que nous avions posté l’année dernière. De plus, nous avions pu découvrir un autre de ses films lors du Fest’festival de l’année dernière : Maximilien (qu’on espère revoir un de ces quatre sur le net). Pour son nouveau film, La Momie, le Fest’festival était l’occasion de le présenter pour la première fois face à un public. À l’image de Maximilien, la narration de La Momie se fait sous forme d’une voix off. Une chose est sûre, c’est que notre réalisateur a une imagination débordante et parvient toujours à nous surprendre. Il est difficile de parler du film sans en dévoiler les mystères. À voir !
Hotel de Jose-Luis Aleman
Synopsis : « Un homme épuisé marche dans le désert. Le soleil semble faire fondre l’image. L’homme peut à peine marcher, affamé et assoiffé. Entre la chaleur et le soleil, au loin à l’horizon, il distingue un hôtel. »
Critique : Hotel est le seul film étranger de cette sélection et il faut reconnaître qu’il est pour nous le meilleur. Son univers est le plus ambitieux, il nous immerge dans un véritable monde fantastique et surprenant. La chute du film est inattendue et bluffante. Le travail déco est remarquable et nous propose un décor de l’hôtel entièrement construit à base de carton. Une agréable surprise.
AAAAAAAAAA
Synopsis : « Obsédée par un message vocal mystérieux, l’astronaute Méredith va devoir affronter sa condition paradoxale afin de rester connectée à son humanité. »
Critique : On/Off parcourt les festivals de courts-métrages et s’accompagne au fur et à mesure d’une bonne réputation. Nous l’avions déjà découvert lors du PIFFF 2013. Le film est une véritable prouesse technique (il est d’ailleurs surprenant qu’il n’ait pas remporté le prix de la technique…) et est une claque visuelle. Une thématique touchante (semblable à celle de Robocop) où la machine est confronté à sa mémoire humaine. Le film a malheureusement l’inconvénient de voir le jour juste après la sortie de Gravity et souffre forcément de la comparaison. Et pourtant, celui-ci a également été élaboré avant la sortie du film d’Alfonso Cuarón, le tournage ayant prit fin en 2011, mais les difficultés techniques ont repoussé la sortie du court-métrage.
AAAAAAAAAA
Palmarès :
Grand prix du jury : Hotel de José-Luis Aléman (Espagne)
Prix spécial du jury pour la technique : Skin de Cédric Prévost
Prix du scénario : Vos violences d’Antoine Raimbault
Prix coup de cœur du festival – Les Films Avenir : MONA d’Alexis Barbosa
Prix du public : Skin de Cédric Prévost
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