Si vous avez lu nos précédents articles sur les courts-métrages de l’Étrange Festival, vous savez qu’on a été déçu, et même assez sévère dans nos commentaires. Ce quatrième programme parvient tout de même à rehausser un peu le niveau et quelques films ont retenu notre attention (dont un qui, enfin, aborde le genre horrifique, il était temps !).
Récapitulatif des courts-métrages :
Chigger Ale de Fanta Ananas
Synopsis : « Ce soir, on danse et on s’amuse dans cette taverne d’Addis Abeba… quand arrive un étrange clone d’Adolf Hitler. »
Voilà un court-métrage très étrange où on a du mal à comprendre le délire du réalisateur. Un homme habillé en costume nazi avec une moustache d’Hitler qui vient danser dans une taverne. Il fait le salut nazi devant un poster de Cristiano Ronaldo et finit par monter dans une voiture direction de l’espace… Oui très étrange !
Habana d’Edouard Salier
Synopsis : « Lazaro nous fait une visite guidée futuriste de la Havane occupée par une armée étrangère indéterminée. »
Un film dont l’univers est intéressant. Un faux documentaire tourné en noir et blanc sur une Havane futuriste, présenté sous le regard de Lazaro, jeune homme cherchant à organiser la révolution. Le film est très bien réalisé, l’univers futuriste crédible et les effets spéciaux réussis.
I love you so hard de Ross Butter
Synopsis : « Joel adore Jacqui tellement fort que ça va grave dégénérer. »
Un petit film d’animation bien trash et assez jouissif. Dommage que le festival n’ait pas fait l’effort de sous-titrer le film, beaucoup de dialogue qu’on aurait souhaité comprendre dans leur intégralité.
Ballet Spiral de Sam Asaert
Synopsis : « Stop. Pause. Danse statique et mouvement suspendus. »
De belles images de danseurs statiques. Ma petite sieste de l’après-midi…
Juke-box de Ilan Klipper
Synopsis : « Dany, chanteur connu mais oublié, passe ses journées reclus chez lui : est-il en train de devenir fou ? ».
Un court-métrage qui ressemble fortement au film « Last Days » de Gus Van Sant. Une ambiance étouffante qui nous plonge dans l’esprit de cet artiste troublé. Un film passionnant, très bien réalisé et un travail de photographie remarquable. L’appartement reflète l’esprit de notre personnage, un joli bordel, un travail de décoration minutieux. L’acteur habite son personnage. Alors que son entourage le soupçonne de sombrer dans la folie, le chanteur donne plus l’impression de se déconnecter volontairement de ce qui l’entoure et de se concentrer sur la musique. Très beau film.
The age of anxiety de Taiki Sakpisit
Synopsis : « Vision hallucinatoire de la Thaïlande à travers des fragments de mélodrames thaïs des années 80 »
Une succession d’images floues, un montage épileptique, des acouphènes, des bourdonnements incessants… 14 minutes de véritable torture. On s’efforce d’intellectualiser ce film pour comprendre sa présence au festival, mais rien n’y fait…
Territoire de Vincent Parronnaud
Synopsis : Pyrénées, vallée de l’Ossau, 1957. Pierre craint le loup pour ses brebis mais la menace, plus féroce, est ailleurs.
Enfin un film d’horreur dans ce paysage des courts-métrages de l’Étrange Festival. Un film français plutôt réussi, assez angoissant et surprenant. Impossible d’identifier la menace, sorte d’infectés ou de cannibales, le corps recouvert d’une peinture noire, l’aspect effrayant fonctionne très bien. Très belle réalisation, les silhouettes menaçantes donnent parfois l’impression d’être esquissées au crayon. Le film est bourré de références horrifiques et de science-fiction, le résultat est convaincant.
Krueger