Le festival Mauvais Genre présente sa 8eme édition cette année. En pleines vacances de pâques, ce festival pour le moins atypique ouvre ses portes ce mercredi 16 Avril. Le mot d’ordre de cette nouvelle édition est : éclectisme. Si jusque-là le festival misait sur un genre plutôt horrifique pour des raisons pratiques, il semble que cette année, il élargit son horizon et navigue entre les différents mauvais genres. Polar, Thriller, films d’animation, Torture Porn, Science – Fiction, bref… Tout y est. Il y en a pour tous les goûts. La preuve avec le film d’ouverture : The Two Faces of January dont je parlerai plus tard. Le film a rempli la salle et cet éclectisme semble rassembler un public plus large. Petits et Grands, bourgeoises locales, jeunes boutonneux, cinéphiles amateurs ou encore vieux cool peuvent alors se côtoyer.
La cérémonie commence avec l’habituel discours du fondateur du festival qui n’est autre que Gary Constant. Il évoque la difficulté d’exister face à un contexte économique peu favorable, mais surtout la volonté d’atteindre une 10eme édition. On peut déjà le féliciter d’avoir développé le festival qui passe d’un évènement local au titre de Festival International de Cinéma de Tours.
Gary Constant rend hommage à Alain Resnais dont la disparition l’a profondément ému. Il a côtoyé l’homme et partagé avec lui l’amour du cinéma. Cette 8e édition est donc dédiée à sa mémoire et à ce qu’il représente pour le cinéma français.
Vient ensuite la présentation du jury. Un jury prestigieux mais surtout marqué par une carrière atypique dédiée à l’amour du mauvais genre. Vous pouvez en savoir plus sur le lien suivant : http://www.festivalmauvaisgenre.com/jury/
Avant de découvrir le film d’ouverture, le festival nous offre un court – métrage étonnant. « Circuit » est un petit ovni allemand réalisé et joué par Robert Gwisdek. En hommage à ces films burlesques où les situations cocasses offraient un champ d’humour délicieux. L’acteur est au centre du film, son costume, ses attitudes et ses mimiques font de sa performance un véritable divertissement mêlé d’une recherche artistique. « Circuit », mêle cet aspect à la Science – Fiction en introduisant des situations étranges et inexplicables. Voilà un mélange subtilement mené qui fait de ce film une heureuse découverte.
Place au film d’ouverture : « The Two Faces of January »
Réalisateur : Hossein Amini
Acteurs : Kirsten Dunst, Viggo Mortensen, Oscar Isaac …
Genre : Thriller
Nationalité : Américain, Britannique, Français
Date de sortie : 18 Juin 2014 (France)
Synopsis :
« 1962. Un couple d’américains séduisants, Chester MacFarland et son épouse Colette, viennent visiter Athènes. Là, ils font la connaissance d’un étudiant, escroc à ses heures, Rydal, qui devient leur guide. Ce dernier est pourtant loin d’imaginer leur véritable identité… »
Voilà le film idéal pour débuter ce festival. Une première française pour ce thriller, au casting de choix, de quoi ramener le monde nécessaire pour commencer idéalement. Le film est une adaptation du roman de Patricia Highsmith. Le réalisateur est connu pour avoir contribué à la création de Drive de Nicolas Winding Refn. On ne peut pas lui reprocher la qualité esthétique et technique du film. Des plans soignés et un étalonnage tout en volupté. Les décors sont parfaits, on voyage tout autant que les protagonistes dans une Grèce baignée par un soleil digne d’un souvenir de vacances. Les acteurs sont charismatiques et le scénario ne présente aucune faiblesse.
Et pourtant, je n’ai pas réussi à plonger dans le film. La question est pourquoi ? Je suis en présence d’un film qui à priori a tout pour plaire. The Two Faces of January démontre à quel point il est difficile d’adapter un roman à l’écran. Là où les mots nourrissent notre imagination, le cinéma nous impose une vision personnelle de l’histoire qui peut ne pas correspondre à notre sensibilité.
Dans de film, on ne s’identifie pas aux personnages, on ne croit que légèrement à la puissance du trio amoureux et de l’intrigue principale. Pourtant, ce n’est pas faute de vouloir nous émouvoir, les moments de tension sont accentués d’une musique donnant l’impression de forcer le spectateur à se dire : « Oh putain, c’est chaud ! ». Mais non, rien n’y fait, tout ce beau décor et ces acteurs impressionnants, tous ces beaux plans, tout ça reste superficiel et n’atteint pas son objectif.
Petit bémol donc pour ce film qui avait visiblement de quoi plaire au public. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet. J’ajouterai juste que malgré cette déception le festival démarre dans une ambiance chaleureuse et qu’il nous reste encore beaucoup de joyaux à découvrir. Concerts, expositions, courts-métrages, films d’animations, rencontres avec de nombreux écrivains… Voilà une semaine qui s’annonce chargée en tous genres.