Créé par: Anthony Cipriano
Acteurs : Vera Farmiga, Freddie Highmore, Max Thieriot, Nicola Peltz, Olivia Cooke, Nestor Carbonell, Mike Vogel, Keegan Connor Tracy.
Nationalité: Américaine
Genre: drame, Horreur
Format: 42min
Nombres d’épisodes : 10
Synopsis :
Après la mort mystérieuse de son mari, Norma Bates décide de refaire sa vie loin de l’Arizona, dans la petite ville de White Pine Bay dans l’Oregon, et emmène avec elle son fils Norman, âgé de 17 ans. Elle rachète là-bas un vieux motel abandonné depuis de nombreuses années, ainsi que le manoir qui trône majestueusement quelques mètres plus loin. La mère et le fils partagent depuis toujours une relation complexe, presque incestueuse. Des événements tragiques vont les pousser à se rapprocher encore davantage. Ils partagent désormais ensemble un lourd secret…
Critique:
Avant de s’aventurer dans la critique de Bates Motel, il est important de rappeler le contexte et l’idée de la série.
Bates Motel est une préquelle contemporaine du célèbre film Psycho d’Alfred Hitchcock de 1960 (lui-même tiré du roman de Robert Bloch) et a pour ambition de retracer le parcours de Norman Bates et de sa mère à l’achat du motel.
Dans le film original, Norman Bates est un homme vivant sous la coupe de sa mère, passionné de taxidermie et ayant des pulsions meurtrières incontrôlables dues à sa schizophrénie.
Dès le premier épisode, on est gêné par le contraste de temporalité. Les créateurs ayant décidés de situer la série de nos jours. Un choix délicat (vu que le film se situe pendant les années 50) mais qu’on finit par accepter. Cependant, les décors, et surtout le jeu des comédiens, nous renvoient constamment aux années antérieures.
C’est notamment le cas du personnage de Norman Bates, soi-disant un adolescent du XXI siècle qui se comporte en fait comme un gamin d’une autre époque.
Outre ce postulat, les premiers épisodes exposent efficacement l’univers et l’ambiance de la série.
Après cette introduction réussie, on déchante assez vite. Une fois notre curiosité assouvie par la découverte des personnages et de leur relation ambiguë, l’histoire introduit de trop nombreux antagonistes, de moins en moins crédibles, et se contente de dénouements bâclés. Une multitude d’évènements venant s’acharner sur la famille Bates au point de perdre toute vraisemblance. Les personnages principaux offraient pourtant assez d’aspects psychologiques intéressants pour éviter de sombrer dans toutes ces histoires extérieures souvent inutiles et chaotiques.
Pour ce qui est des personnages, on peut se réjouir que le rôle de la mère soit interprété par la sublime Vera Farminga qui porte à elle seule toute la série. On se lasse du personnage de Norman au fur et à mesure des épisodes par son insupportable attitude de tête à claques et son balai dans le cul. Sans compter l’ainé de la famille, pas réellement intéressant, mais qui permet d’intégrer un personnage à peu près « normal » dans la famille.
Le principal inconvénient de la série est que l’on connaît déjà l’aspect final des personnages, tels que présentés dans le film d’Alfred Hitchcock. L’intérêt est donc de nous captiver à travers leur évolution. Seulement, ce pari est vite voué à l’échec, le personnage de Norman Bates étant rapidement présenté comme un personnage incontrôlable depuis toujours. On attend avec impatience le moment où il pétera un câble et peu importe la raison. Les épisodes s’enchaînent et ne cessent d’offrir de nombreuses possibilités pour nourrir l’instinct meurtrier de Norman sans se concrétiser. Cette attente n’est pas des plus palpitantes : « Allez Norman, butte quelqu’un et on en parle plus, on passe à autre chose. » La saison maintient ce faux suspense jusqu’à la fin pour nous offrir un ultime épisode des plus décevants. On ne trépigne pas d’impatience à l’idée de voir la saison 2…
D’un point de vue ambiance générale et image, Bates Motel n’est pas non plus une grande réussite. Voulant à tout prix garder l’atmosphère de l’instinct maternelle de Norma Bates, la série peine à créer une ambiance glauque et malsaine (qui devrait pourtant exister au vu des personnages et l’ambiance créée par Hitchcock) et se contente d’une ambiance teen movie. Les rares meurtres sont trop timides et mal réalisés, ne suscitant aucun suspense alors que le film Psycho nous offrait des meurtres, certes suggérés, mais qui nous angoissaient réellement devant notre écran.
Cette première saison de Bates Motel n’est donc pas une grande réussite. Pourtant l’ambiance et les personnages de l’œuvre originale laissaient place à de nombreuses possibilités intéressantes. Elles seront peut être exploitées dans les saisons suivantes. On regrette par exemple, que cette relation ambiguë entre Norman et sa mère ne soit pas un peu plus marquée, aucun touche-pipi, même pas cinq minutes ou Norman aurait pu se palucher en pensant à sa mère… Quelle déception !
Krueger
Note : 4/10