Date de sortie française : 7 août 2013
Producteur : Jason Blum
Réalisateur : James DeMonaco
Autres films du réalisateur : Collision (2009), Little New-York (2009), Skin Walkers (2005), Le Négociateur (1998)
Casting : Ethan Hawke, Lena Headay, Max Burkholder, Adelaide Kane
Nationalité : Américaine
Genre : Thriller / Horreur
Recommandation : Film interdit en salles aux moins de 12 ans avec avertissement
Synopsis :
Dans une Amérique rongée par une criminalité débridée et des prisons surpeuplées, le gouvernement a donné son accord pour qu’une fois par an, pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres inclus, soient légalisées. La police ne peut intervenir. Les hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur propre loi, sans avoir à craindre de sanctions. Au cours d’une telle nuit hantée par la violence et le crime, une famille va devoir faire un choix – bourreau ou victime ? – face à un inconnu venu frapper à sa porte.
Critique :
A la lecture du synopsis ci-dessus, on a plusieurs réactions. D’abord, on se dit que cette idée de « Purge » organisée par un gouvernement n’est pas banale et que c’est un concept original pour lancer une intrigue de film. Ensuite, on s’attend à voir une sorte de Survival où un dégénéré va s’acharner sur une pauvre famille sans que celle-ci ne puisse demander de l’aide. Eh bien, je vous arrête tout de suite, il ne s’agit pas du tout ici de ce genre de film !
En effet, American Nightmare (que j’appellerai dorénavant par son titre original, tant celui-ci est bien plus évocateur et surtout répété tout au long de la version française) n’est pas un film d’horreur classique. On peut même dire que ce n’est pas un film d’horreur du tout… Si ce n’est peut-être une horreur sociétale ! D’ailleurs, bien souvent, ce type d’horreur transparaît dans des films qui ne sont pas à proprement parlé des films de genre tel que « Soleil Vert ». L’horreur ne vient alors pas d’un monstre ou d’un individu en particulier, mais bien de l’acceptation du plus grand nombre pour ce qu’il y a de plus immoral et de plus bas dans l’esprit humain. C’est ce qui la rend encore plus implacable.
Dans « The Purge », l’horreur vient donc de la société, une société qui, l’espace d’une nuit, permet à ses citoyens de laisser libre cours à leurs instincts les plus primaires, et ce dans le but de « réguler le chômage » et « d’endiguer la criminalité ». Et tout le monde semble y trouver son compte : des fabricants d’armes, aux vendeurs de systèmes de sécurité (comme le personnage principal du film), en passant par les médias. L’économie du pays tout entière semble s’alimenter de cette « purge » annuelle qui, en fin de compte, ne fait qu’éliminer les plus faibles et les plus pauvres de l’échiquier social, afin d’en « assainir » les mécanismes.
Dans un climat de crise économique et après les tueries frénétiques qui ont eu lieu à travers le monde occidental ces dernières années, la thématique de « The Purge » avait tout pour avoir un écho particulier à nos oreilles, et nous mener à une réflexion. Les premières minutes du film posent clairement le contexte, et on se laisse prendre au jeu, on est intrigués. Mais cela ne dure hélas pas très longtemps…
Sans spoiler ni entrer dans les détails, on a une impression étrange en sortant de ce film : celle que le réalisateur a beaucoup réfléchi à ce qui se passerait dans pareil contexte, et qu’un sujet si vaste donne lieu à beaucoup de situations différentes… qu’il n’a ensuite pas su départager. Car oui, en effet, il se passe beaucoup de choses dans ce film, beaucoup de situations sont montrées, beaucoup trop… à tel point que l’on ne s’attarde réellement sur aucune d’entre elles. L’introduction du film est longue, l’intrigue démarre très lentement, puis tout s’enchaîne très vite, multipliant des retournements de situation tellement ridicules et prévisibles qu’ils rendraient crédible n’importe quel épisode de Saint Seya. Le film s’achève enfin sur un sentiment amer que le film aurait pu être beaucoup, mais alors beaucoup mieux si le réalisateur avait pris des risques.
En fait, je n’arrive pas à comprendre ce qu’il s’est passé quand j’ai regardé ce film. C’est vrai, il commençait vraiment bien, on prenait le temps de découvrir les personnages, l’univers, puis tout s’accélère et on a l’impression que le réalisateur ne contrôle plus son film. Même les acteurs, pourtant très bons en général et assez justes au début du film, semblent se perdre dans leur personnage. En même temps, il faut voir les clichés qu’on leur fait jouer, ça doit être dur de se convaincre d’incarner ces rôles : le père de famille modèle qui ne jure que par sa réussite professionnelle, la desperate housewive docile qui a oublié ses rêves, la fille super canon trop amoureuse de son imbécile de copain et qui est trop rebelle avec ses parents, le fiston à la sauce geek / MacGyver qui est le seul à avoir une morale bien planqué dans son placard, la jeunesse dorée sadique et bien sûr le rôle du pauvre SDF un peu bourru qui est joué par… un black ! Evidemment, avec tout ce petit monde, vous l’aurez compris, vous aurez droit à toute la panoplie de bons sentiments ainsi que tout le package qui va avec…
Je suis donc sorti déçu mais surtout en colère contre ce film, qui avait tout pour me plaire sur le papier et pendant les dix premières minutes, mais qui s’est rapidement pris les pieds dans le tapis pour offrir un spectacle à la fois navrant, sans saveur et qui ne m’a absolument pas surpris passée l’introduction…
The Purge est un film très moyen qui aurait pourtant mérité un bien meilleur traitement et un meilleur réalisateur… Qui a dit « pléonasme » ?
A bientôt donc pour une nouvelle critique, cette fois-ci j’espère bien plus encourageante !
Note : 4 /10
Pedromadaire