Date de sortie : 27 novembre 2013 en DVD
Durée : 1h 29 min
Réalisateur : Nicolas Lopez
Autres films du même réalisateur : Santos, Que pena tu vida
Casting : Eli Roth, Andrea Osvart, Ariel Levy, Natasha Yarovenko, Nicolàs Martìnez, Lorenza Izzo, Selena Gomez
Genre : Catastrophe / survival
Nationalité : Americano-chilien
Producteur : Eli Roth
Synopsis:
« Un groupe de jeunes touristes américains débarque au Chili pour profiter des filles, de la fête et du soleil. Un soir, alors qu’ils s’éclatent en boîte de nuit, un terrible tremblement de terre ravage toute la ville qui devient un territoire dangereux où les touristes sont des proies. Ce qui devait être un voyage de rêve va devenir leur pire cauchemar… » (Allocine.fr)
Critique :
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : quand on m’a proposé de faire la critique de ce film, j’ai regardé le trailer et me suis dit : « Cool, un petit film catastrophe avec à la fois un tremblement de terre et un tsunami, en plus y a Eli Roth au casting, c’est l’assurance d’une bonne rigolade et de moments de gore bien rafraichissants ! » … Quel excès d’optimisme !
Commençons par le début… celui du film… Long ! Très long ! Je rappelle que le pitch fait état d’un tremblement de terre qui est l’élément déclencheur de toute l’intrigue du film ! Tremblement de terre qui intervient au bout de… 34 minutes de film ! Ça, c’est de l’introduction ! Vous allez me dire : « Oui, mais c’est pour se familiariser avec les personnages, s’attacher à eux, pour ressentir un maximum d’empathie dans leur calvaire qui suivra ». Remarque pertinente mais ce n’est pas le cas : les personnages sont plats, fades, sans profondeur. On sent bien que le réalisateur peine à nous les faire aimer, même à grand coup de caricature : Eli Roth est un père célibataire qui aime son enfant et pense à lui souvent, Ariel Levy est un ex-obèse grand romantique et grand cocu encore accroché à son ex et Nicolàs Martìnez est un ersatz du Alan de Very Bad Trip, qui se démène à imiter l’original jusque dans la barbe mais n’en a absolument pas la saveur. Les personnages féminins qui les accompagnent sont des seconds-couteaux tout aussi caricaturaux et encore moins intéressants.
Je parle de Very Bad Trip car ce film entend jouer sur le succès de cette franchise sans jamais s’en approcher à un moment. Plein de plans de fêtes, de boites de nuit, de filles, de virées en campagne, à la piscine, sans qu’aucun ne nous donne jamais envie d’être en vacances avec eux… C’est stupéfiant ! Il y a néanmoins un ou deux passages censés être drôles qui arrivent à nous décrocher un sourire.
Bref, passée cette introduction inutile, les personnages sont en boite et le tremblement de terre survient. C’est à ce moment qu’on se rend compte du budget du film : 2 millions de Dollars. Et c’est également à ce moment précis qu’on se rend compte qu’un film catastrophe crédible se doit d’avoir un budget important. Nous avons droit à un montage saccadé où l’on voit, en vrac : des gens courir dans tous les sens, des débris tomber du plafond, des meubles s’écrouler, le tout en plans serrés, sans jamais quitter la boite de nuit et en faisant bouger la caméra… Si ça suffisait à rendre une catastrophe crédible à l’écran, il faudrait se demander ce qu’a fait Roland Emerich de tout cet argent ces dernières années… Pour résumer, c’est assez pitoyable… Mais, en tant que spectateur, on se dit qu’on va enfin pouvoir apprécier ce qui arrive : la partie survival.
Les personnages sortent vivants de la boite de nuit (mais pas entiers) et cherchent un moyen de se mettre à l’abri des répliques sismiques et d’emmener leur pote à l’hôpital quand ils apprennent pêle-mêle qu’une alerte au Tsunami retentit et que les prisonniers du pénitencier proche se sont enfuis suite au séisme. Vraiment pas de bol ! Déjà (et là je vais spoiler mais je m’en fous car il ne faut pas que vous regardiez ce film) ne vous attendez pas à voir de tsunami avant le plan final du film. Vous allez me dire : « c’est bizarre pourtant, on le voit dans le trailer, ils n’auraient quand même pas osé nous vendre un tsunami qui n’arrive qu’en plan final ? »… Si, si… Ils ont osé…
Donc, on laisse tomber le tsunami et on s’attarde sur cette affaire de vilains prisonniers, moins avides de liberté nouvelle que de viols et de meurtres. Pendant le reste du film (45minutes environ…), nos « héros » vont tenter d’échapper aux vilains criminels pas-du-tout-repentis et vont se faire violer, tabasser, cramer, flinguer à tour de rôle sans que jamais le spectateur ne soit triste ou même choqué. Il faut dire que, en plus de n’avoir suscité aucune empathie, les personnages meurent souvent de manière horrible, mais jamais de manière crédible. Car, non, les 2 millions de Dollars n’ont pas non plus servi aux maquillages et accessoires… J’ai vu des commentaires sur des forums qui disaient que les effets spéciaux étaient bien réalisés et j’ai juste envie de dire à ces gens de regarder le chef-d’œuvre Bad Taste pour relativiser…
Le film se poursuit sur un twist tout pourri couru d’avance et se termine sur ce fameux plan de tsunami (bien foutu, pour le coup. Mais c’est dommage de consacrer tout le budget SFX dans un plan inutile au film juste pour le faire apparaitre dans le trailer…). Générique de fin ! ALLELUÏA ! On est bien contents que tout se termine et qu’ils soient (presque) tous morts, ces personnages insipides ! D’autant qu’ils passaient leur temps à se mettre à l’abri dans des tunnels, des souterrains, des églises en pierre, qu’ils empruntaient un funiculaire vétuste… alors que la zone est sujette à de fortes répliques sismiques !!! Il faut vraiment le chercher ! C’est comme si, pour se mettre à l’abri d’un orage, on courait les pieds dans l’eau dans un champs avec un paratonnerre sur la tête !
Parlons en vrac du fait que le film suit la grande tendance actuelle du « on mélange plein de références à succès et ça va forcément marcher » : on a donc du film catastrophe avec séisme et tsunami qui surfe (sans mauvais jeu de mot) sur les vagues (toujours sans mauvais jeu de mots) des succès récents de « 2012 », « The Impossible » et consorts, on a du survival classique, on a du « Very Bad Trip », on a du « REC » avec la présence du personnage du pompier chauve et de sa hache, on a même du « Staying Alive » avec ce passage ô combien inutile où la star de la boite fait son numéro pendant 5 minutes, et j’en passe… Bref, du grand n’importe quoi !
Ce film a une prétention : celle de nous dire qu’en cas de situation extrême, la nature humaine est plus proche de celle de la cruauté et du chacun-pour-soi que de l’habituelle solidarité outrancière que nous survend à chaque fois Hollywood. Dans un sens, on peut être d’accord avec ce parti pris, mais étant donné qu’en tant que spectateur, nous n’arrivons pas à vouloir que les personnages principaux s’en sortent, pourquoi les autres personnages risqueraient leurs vies pour les aider ? Ce n’est pas comme ça qu’il faut faire passer le message, à mon avis, Monsieur Lopez.
Pour conclure, Aftershock est un mauvais film sur toute la ligne. On pourrait croire que la « partie Very Bad Trip » nous divertirait au moins, mais ce n’est pas le cas : blagues vaseuses à peine drôles, personnages non-attachants et trop peu de sexy pour rehausser tout ça… La partie catastrophe est risible et la partie survival ne pourrait être intéressante qu’à deux conditions : une empathie avec les personnages et des effets spéciaux crédibles. En résumé, ce film est nul, mais il ne propose même pas d’en rire comme ce pourrait être le cas pour un autre DTV. Je mets la note de 1 / 10, juste parce que j’ai déjà vu pire, mais probablement pas avec ce budget par contre…
Pedromadaire
Note: 1/10
3 commentaires
bonjour
pourriez vous me dire le titre électro de la bande annonce du film de eli roth aftershock
par avance merci
Salut Kasri,
Apparemment, il s’agirait de Jack Trammell : Obsidian butterfly ! Info à vérifier
merci pour l’info