Au coeur de l'horreur

Hannibal saison 3

Synopsis

La relation étrange entre le célèbre psychiatre Hannibal Lecter et l’un de ses patients, un jeune profiler du FBI nommé Will Graham, torturé par sa fascination dévorante pour les serial killers…

Critique

La  saison 2 d’Hannibal nous avait laissé sur un season finale de toute beauté, rehaussant une saison en demi-teinte et laissant beaucoup espérer pour la saison 3.  Celle-ci commence de façon étonnante et familière à Paris, avant de s’embarquer pour Florence et de poursuivre dans les lieux mieux connus des saisons précédentes.

Un peu lent à démarrer, l’arc narratif de cette saison est constitué par l’avènement du Dragon Rouge, le tueur psychopathe, star éponyme du roman de Thomas Harris publié en 1981. Les codes de la série sont toujours aussi présents : que ce soit à moto, en pas de valse ou en train de réciter des versets de Dante devant un auditoire de happy few, Hannibal est aussi à l’aise et virtuose que jamais. Il faut dire que Florence décuple ses sens, il s’y sent chez lui et le dit d’ailleurs (« it’s where I became a man »). Il n’y a plus aucune retenue et ambiguïté chez Hannibal : il balaye toute morale et ne se préoccupe que d’esthétique. Ça tombe bien puisqu’il prend ses quartiers dans le berceau de l’art baroque italien et symbole de la Renaissance. Sa relation avec sa psy, le Dr. Du Maurier (Gillian Anderson), devient de plus en plus ambigüe. Celle-ci en vient à tuer devant Hannibal un des hôtes venus dîner chez elle, une spécialité d’ordinaire réservée au Dr. Lecter.

L’esthétisation poussée et millimétré de certaines séquences, propre à l’univers du showrunner Bryan Fuller (Dead Like Me et Pushing Daisies), est toujours aussi réussie, parfois dérangeante et inquiétante quand il s’agit de scènes objectivement insoutenables. Cela reste le principal point fort de la série : les nombreux ralentis et la superbe photographie donnent un caractère hypnotique à certaines scènes, soutenue par une B.O toujours aussi subtile et travaillée (second point fort). Mais ces scènes, alliées à un goût toujours très prononcé pour l’étrange et le bizarre, suffisent-elles à porter la série et à la rendre incontournable ? Poser la question c’est déjà y répondre : dans les meilleurs moments, c’est jouissif et proprement fascinant ; au pire, cela bascule dans un discours prétentieux sur le fond et devient anesthésiant sur la forme.

Il y a une certaine lassitude à voir les personnages principaux (Will Graham, Jack Crawford, Dr. Bloom…) se croiser et s’entre-croiser et échanger des dialogues assez creux et vaniteux. Ce jeu de chassé-croisé est récurrent, les positions dominant / dominé s’inversant sans cesse et de façon trop réversible. Les personnages secondaires sont sinon plus (Dr. Frederik Chilton, Mason Verger…) ou moins réussis (Reba, la femme aveugle). Les scènes de mise à mort, d’habitude époustouflantes de violence, sont peu nombreuses et dans l’ensemble nettement moins marquantes que dans les deux saisons précédentes. Il faut dire que Hannibal a moins la possibilité de cuisiner, passant une grande partie de la saison en fuite (notamment à Florence) ou en internement. Surtout, ce qui rend cette dernière saison un peu ennuyeuse (mollassonne?), c’est le manque d’intérêt patent que représente l’histoire parallèle du tueur en série schizophrène, qui se fait appeler le « Grand Dragon Rouge », en référence aux aquarelles du peintre et poète anglais William Blake (19ème siècle).

Comme pour la saison 2, le dernier épisode donne un coup de fouet bienvenu au dénouement de l’intrigue principale, même si les autres fils narratifs, impliquant les personnages autres que le tandem Will-Hannibal, sont pour leur part traités par-dessus la jambe. En définitive, la fin de cette saison 3 présente une certaine cohérence et pourrait s’auto-suffire pour conclure la série. Or Bryan Fuller aurait souhaité poursuivre au-delà et ainsi installer le personnage de Clarence Starling (Judith Foster dans le film) dans la prochaine saison. La série devrait s’arrêter là définitivement ou, au moins, pour un an ou deux : les acteurs ont booké leur agenda de nouveaux projets, tandis que NBC a annulé la série et qu’Amazon ou Netflixont confirmé qu’il ne reprendraient pas la série, en préférant se concentrer sur le développement de ses séries originales dans une logique de « signature » qui est la leur.

Dommage… mais : la saison 3 n’était-elle pas déjà celle de trop ?

[vc_row][vc_column][vc_text_separator title="Synopsis"][vc_row_inner][vc_column_inner][vc_column_text] La relation étrange entre le célèbre psychiatre Hannibal Lecter et l'un de ses patients, un jeune profiler du FBI nommé Will Graham, torturé par sa fascination dévorante pour les serial killers... [/vc_column_text][/vc_column_inner][/vc_row_inner][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_text_separator title="Critique"][vc_row_inner][vc_column_inner][vc_column_text] [dropcap style="style1"]L[/dropcap]a  saison 2 d’Hannibal nous avait laissé sur un season finale de toute beauté, rehaussant une saison en demi-teinte et laissant beaucoup espérer pour la saison 3.  Celle-ci commence de façon étonnante et familière à Paris, avant de s’embarquer pour Florence et de poursuivre dans les lieux mieux connus des saisons précédentes. Un peu lent à démarrer, l’arc narratif de cette saison est constitué par l’avènement du Dragon Rouge, le tueur psychopathe, star éponyme du roman de Thomas Harris publié en 1981. Les codes de la série sont toujours aussi présents : que ce soit à moto, en pas de valse ou en train de réciter des versets de Dante devant un auditoire de happy few, Hannibal est aussi à l’aise et virtuose que jamais. Il faut dire que Florence décuple ses sens, il s’y sent chez lui et le dit d’ailleurs (« it’s where I became a man »). Il n’y a plus aucune retenue et ambiguïté chez Hannibal : il balaye toute morale et ne se préoccupe que d’esthétique. Ça tombe bien puisqu’il prend ses quartiers dans le berceau de l’art baroque italien et symbole de la Renaissance. Sa relation avec sa psy, le Dr. Du Maurier (Gillian Anderson), devient de plus en plus ambigüe. Celle-ci en vient à tuer devant Hannibal un des hôtes venus dîner chez elle, une spécialité d’ordinaire réservée au Dr. Lecter. L’esthétisation poussée et millimétré de certaines séquences, propre à l’univers du showrunner Bryan Fuller (Dead Like Me et Pushing Daisies), est toujours aussi réussie, parfois dérangeante et inquiétante quand il s’agit de scènes objectivement insoutenables. Cela reste le principal point fort de la série : les nombreux ralentis et la superbe photographie donnent un caractère hypnotique à certaines scènes, soutenue par une B.O toujours aussi subtile et travaillée (second point fort). Mais ces scènes, alliées à un goût toujours très prononcé pour l’étrange et le bizarre, suffisent-elles à porter la série et à la rendre incontournable ? Poser la question c’est déjà y répondre : dans les meilleurs moments, c’est jouissif et proprement fascinant ; au pire, cela bascule dans un discours prétentieux sur le fond et devient anesthésiant sur la forme. Il y a une certaine lassitude à voir les personnages principaux (Will Graham, Jack Crawford, Dr. Bloom…) se croiser et s’entre-croiser et échanger des dialogues assez creux et vaniteux. Ce jeu de chassé-croisé est récurrent, les positions dominant / dominé s’inversant sans cesse et de façon trop réversible. Les personnages secondaires sont sinon plus (Dr. Frederik Chilton, Mason Verger…) ou moins réussis (Reba, la femme aveugle). Les scènes de mise à mort, d’habitude époustouflantes de violence, sont peu nombreuses et dans l’ensemble nettement moins marquantes que dans les deux saisons précédentes. Il faut dire que Hannibal a moins la possibilité de cuisiner, passant une grande partie de la saison en fuite (notamment…

5

10

NOTE

5

Note des internautes : Soyez le premier à voter !
5

Informations

Hannibal saison 3

Hannibal saison 3

 

Créée par: Bryan Fuller

Acteurs: Hugh Dancy, Mads Mikkelsen, Caroline Dhavernas, Laurence Fishburne, Gillian Anderson…

Nationalité: Américaine

Genre: Thriller

Format: 42 minutes

Date de sortie: 28 février 2014 (NBC, USA)

Lien imdb

Articles suggérés

0

10

Shrew’s nest

Tetsuo

4

10

Annabelle

Krueger

(PIFFF) Real (Note : 7/10)

horreur

3 commentaires

Mel 28 décembre 2015 at 20 h 14 min

Pour ma part, j’ai préféré la 1ere partie de cette saison à la 2eme. Comme indiqué dans la critique je regrette amèrement les personnages secondaires qui n’ont aucun intérêt et en deviennent ridicules. Malgré ça je trouve que l’acteur du dragon rouge est incroyable. Même si cette saison est en deçà des précédentes, méritait-elle un 5/10? Cette série reste tout de même une haute voltige hypnotisante à souhait.

Répondre
Cypress Green 30 décembre 2015 at 18 h 15 min

Pareil que Mel pour Richard Armitage, une vraie présence sur l’écran. Sinon pareil, lassant, mais beau et sombre.

Répondre
Alexia 4 janvier 2016 at 9 h 23 min

J’adore cette série et je n’ai pas encore vue cette dernière saison. Je vois que pas mal de personnes sont assez déçues par cette saison.

Donc je ne peux trop rien dire là dessus. Mais ce que j’aime dans cette série, c’est l’esthétique, cette façon de filmer. Je la trouve très belle alors qu’elle est plutôt sombre.
Par contre, ce qui est incroyable, c’est de garder autant de personnages vivants alors que dans la deuxième, ils en ont tous chier et on pouvait croire qu’ils n’auraient pas survécu.

Répondre

Laissez un commentaire

Au Coeur de l'Horreur utilise des cookies pour vous offrir une expérience utilisateur de qualité, mesurer l’audience et optimiser les fonctionnalités des réseaux sociaux. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies dans les conditions prévues par notre politique de confidentialité. En savoir plus et gérer les cookies. Accepter En savoir plus