Au coeur de l'horreur

Ludo

Synopsis

Quatre adolescents s’enfoncent dans la nuit pour une fête monumentale. Les deux couples vont s’introduire illégalement dans un centre commercial, ce qui aura pour effet de libérer deux entités surnaturelles.

Critique

Autant vous prévenir toute de suite, Ludo n’est pas une comédie française qui mettrait en scène un oncle, un pote, ou pourquoi pas un chien, prénommé Ludovic (je lis déjà la déception sur le visage de certains…), mais un film d’horreur indien. Et autant vous le dire tout de suite, Ludo ne fait pas marrer! C’est poisseux et crasseux à souhait. Trêve de bavasseries et venons-en aux faits car les plus perspicaces d’entre vous auront peut-être fait le lien avec le célèbre jeu pour enfant, le Ludo. Bingo! C’est de cela dont il s’agit (pas du jeu Bingo hein, mais du jeu Ludo, bref, je m’emourbe…).

Ludo est un film réalisé par Q et Nikon (oui je sais, choisir Q comme pseudo c’est comment dire…assez minimaliste…) qui entend revisiter l’histoire de ce jeu dont les origines sont indiennes et remontent à la fin du XIXe siècle. Et si le Ludo était à l’origine un jeu maléfique voué à semer la désolation sur terre? Tel est le postulat de ce film qui mélange différents genres et références pour offrir un spectacle horrifique inhabituel pour le spectateur occidental. Ludo est en effet tour à tour un survival, un film de fantôme et un conte horrifique.

Ludo dépeint les aventures nocturnes de quatre adolescents, deux garçons, Pele et Payel, et deux jeunes filles, Ria et Dadu, à la recherche d’un hôtel pour accomplir leurs basses besognes (copuler en gros). Malheureusement, ils sont rejetés par tous les établissements qui, en l’absence d’un certificat de mariage, refusent de les accueillir. Nos quatre jeunes gens trouverons finalement refuge dans un centre commercial et passeront la nuit dans les couloirs de galeries marchandes. Mais leur petite “sauterie” sera interrompue par deux vieillards sans-abris, qui se révéleront être des créatures maléfiques assoiffées de sang et de viscères.

Ludo commence comme un survival, en mettant en scène un groupe de jeunes pourchassés par deux entités maléfiques. Passée une longue introduction qui décrit le contexte social et familial des protagonistes (l’adolescente qui bafoue l’autorité parentale en s’habillant de manière sexy, l’impossibilité d’avoir des relations sexuels en dehors du mariage…), nos adolescents vont vivre un véritable cauchemar en entamant une partie de Ludo avec les deux sans-abris rencontrés au centre commercial. la défaite est synonyme de mort et le joueur dont le pion se fait manger se fera littéralement dévoré. La première mise à mort est d’ailleurs l’une des scènes les plus chocs du film, dans la plus pure tradition romérienne (éviscération et bouffage de tripes). Les survivants tenteront désespérément de fuir mais seront rapidement rattrapée par l’une des créatures, qui se lance alors, contre toute attente, dans une histoire à la Shéhérazade, en racontant l’origine de leur malédiction. C’est à ce moment que le film prend un tout autre tournant et emprunte la voie du conte horrifique, en narrant l’origine de ce jeu maudit. Le Ludo est en effet un jeu maléfique, le plus dangereux de la planète, scellé par un clan ancestral qui a en charge sa surveillance. Mais deux adolescents insouciants vont libérer le jeu et en devenir les gardiens maudits.

Ludo peut être interprété comme une parabole sur le conflit générationnel qui traverse l’Inde, entre les valeurs conservatrices d’une société figée par un système de castes et une jeunesse aspirant à une libération des moeurs. A cet égard, la scène où nos protagonistes tentent vainement de trouver un hôtel est éloquente. Aucun établissement n’accepte de leur louer une chambre sans un certificat conjugal. De la même manière, ce sont deux adolescents qui, en défiant l’interdiction du chef du clan, vont libérer le Ludo et provoquer leur perte. Cependant, Q and Nikon ne se contentent pas d’opposer deux générations en stigmatisant l’insouciance de la jeunesse. Tout se passe comme si chaque génération avait apporté son lot de désolation. A cet égard, les deux sans-abris symbolisent cet état de fait. Inoffensifs en vieillards (enfin presque…), ils deviennent sanguinaires une fois rajeunis. C’est ainsi davantage le temps qui finit par assagir, c’est-à-dire la perte de vitalité propre à la jeunesse. Ce n’est pas tant une rupture qu’une réconciliation que tentent d’introduire nos deux réalisateurs.

La plus grande déception réside dans la réalisation, nerveuse et brouillonne. Les réalisateurs multiplient les gros plans instables et font perdre au spectateur toute notion d’espace. La photographie est terne et ne parvient pas à retranscrire l’éclat et la beauté de certains décors. L’image est souvent floue et certains effets visuels et de maquillage pèchent par leur amateurisme (comme la cicatrice sur l’oeil de la créature femme qui ressemble parfois à un chewing-gum collé…). La réalisation manque de fluidité, interpelle et finit par extraire le spectateur de l’histoire. Les plans s’enchaînent à la manière d’un clip au rythme effréné qui, sur la longueur, finissent par lasser.

Ludo a toutefois le mérite de prouver que le cinéma indien ne se réduit pas aux productions de Bollywood et qu’il peut être aussi créatif et audacieux que les autres cinéma. Malheureusement, cette approche n’est pas suffisante et Ludo paraît bien souvent brouillon, visuellement inabouti et narrativement pompeux.

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Note

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Note des internautes : 0.18 ( 4 votes)
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Informations

Ludo critique

Titre original : Nom du film

Réalisation : Qaushiq Mukherjee, Nikon

Scénario : Qaushiq Mukherjee, Nikon, Waleed Nesyif

Casting : Tillotama Shome, Rii, Subholina Sen, Ranodeep Bose, Soumendra Bhattacharya…

Pays d’origine : Inde

Genre : Fantôme

Durée : 90 minutes

Date de sortie : 4 septembre 2015 (Etrange Festival)

Lien IMDB

Lien Allocine

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