Au coeur de l'horreur

Penny Dreadful saison 2

Penny Dreadful saison 2 :

L’année dernière, Showtime créait la surprise en se lançant dans une série horrifique au sujet et à l’ambiance pas franchement vendeurs de prime abord, et laissait tout le monde sur le carreau en livrant sûrement l’une des plus belles séries de ces dernières années tous genres confondus. Comme toute série au succès populaire, le tournant de la saison 2 était grandement attendu.

Et sans surprise, dès le premier épisode, on retombe très vite sous le charme du Londres du XIXème siècle, de ces personnages aussi diversifiés qu’attachants, de cette ambiance savamment distillée, mélangeant tantôt décors victoriens tantôt tripots poisseux.

Si l’histoire de la saison 1 tournait autour de Vanessa Ives (interprétée par la plantureuse Eva Green) et de son combat personnel contre le mal, auquel venait se greffer une petite tripotée de personnage inscrits dans la littérature fantastique anglaise, la saison 2 diffère. En effet, la saison 1 sert de tremplin pour introduire des problématiques bien spécifiques à chaque personnage, qui se retrouvent bien plus développés dans cette deuxième saison. Si bien que même si la trame principale de l’histoire cible Vanessa Ives et madame Kali, chaque personnage devient presque aussi important au travers des démons intérieurs que chacun affronte indépendamment. Cette saison instaure donc un subtil équilibre qui place le spectateur au centre d’une gigantesque fresque romantique.

Les germes avaient été semés l’année dernière, et la confirmation vient à point nommé avec ces 10 nouveaux épisodes. Penny Dreadful est avant d’être une œuvre horrifique, un pavé de romantisme. En tête de pont de ce courant romantique on retrouve la créature du Dr Frankenstein, auto-renommée symboliquement John Clare (oui oui, comme le poète romantique). Passionné de poésie, au tempérament timide et introverti, et mal-aimé en raison de son physique répulsif, il devient au détour d’une scène bouleversante avec Vanessa Ives, l’archétype de l’homme rongé par le doute, sur qui le destin s’acharne. Rory Kinnear sublime à la perfection le personnage et époustoufle une nouvelle fois par son interprétation fiévreusement étouffée en arrivant à faire transparaître la rage derrière la douceur.

Les autres personnages ne sont pas en reste, et le Dr Frankenstein se retrouve lui aussi mis en avant. Au cœur de son histoire, il y a la création d’une nouvelle créature, féminine, qui va chambouler les instincts du jeune docteur, et détacher les chevaux de la passion. Il va tomber amoureux de sa nouvelle créature, et quand celle-ci va retrouver ses propres instincts et se tourner vers d’autres horizons, Frankenstein va sombrer de la pire des manières. Il rejoint ainsi dans les tréfonds de la perdition sa première créature à qui il a tourné le dos.

L’illustration parfaite de ce rééquilibrage entre les personnages, c’est cet épisode dans lequel Vanessa Ives n’apparaît même pas. On échappe ainsi à une série de montage parallèle. Deux groupes se forment et évoluent séparément, et plutôt que de les suivre alternativement et de découper l’action de chaque groupe, on lui consacre un épisode entier sans discontinuité. Habile, logique, osé. Le récit gagne en clarté et renforce l’isolement du groupe formé par Vanessa Ives et Ethan Chandler. Cela n’empêche pas d’user du procédé de montage parallèle plus tard. Comme dans l’épisode final, avec cette scène virtuose où le Dr Frankenstein et Sir Malcolm Murray se retrouve pris au piège dans leurs cauchemars respectifs, hantés par leurs morts, alors qu’ils se trouvent à quelques mètres l’un de l’autre. Les dialogues se chevauchent, s’entremêlent d’un cauchemar à l’autre. Le jeu sur les lumières et le décor cloîtrent les deux protagonistes alors que leurs démons respectifs forcent les barrières narratives. Une scène amenée à devenir un classique du genre, tant le rythme est maîtrisé à la perfection.

Cette épisode final, dans son épilogue, voit les destins de nos personnages réunis en saison 1, s’éloigner, et, dans un éclair de romantisme, se tourner vers le voyage, bastion de l’introspection. Une fin très émouvante où se rencontre à nouveau Miss Ives et la Créature, pour une scène déchirante et émouvante, en forme d’adieu, confirmant le destin tragique du romantique. Et Vanessa Ives de conclure sur un fatidique « So, we walk alone », après avoir éteint toutes les lumières de sa demeure et jeté au feu son crucifix, dernier refuge de son âme.

Cette saison 2 de Penny Dreadful est un pur bonheur. Voilà le mot est lâché. On aura rarement vu une série aussi intelligente avec une telle maîtrise dramatique, à la hauteur de ses ambitions. Pas un faux bond, et l’épilogue bouleversant nous laisse dans une drôle d’expectative, en se demandant s’il sera possible de relever le défi et de faire encore mieux avec une saison 3. Si la série s’arrêtait là, elle aurait trouvé sa plus belle conclusion.

Penny Dreadful saison 2 : L’année dernière, Showtime créait la surprise en se lançant dans une série horrifique au sujet et à l’ambiance pas franchement vendeurs de prime abord, et laissait tout le monde sur le carreau en livrant sûrement l’une des plus belles séries de ces dernières années tous genres confondus. Comme toute série au succès populaire, le tournant de la saison 2 était grandement attendu. Et sans surprise, dès le premier épisode, on retombe très vite sous le charme du Londres du XIXème siècle, de ces personnages aussi diversifiés qu’attachants, de cette ambiance savamment distillée, mélangeant tantôt décors victoriens tantôt tripots poisseux. Si l’histoire de la saison 1 tournait autour de Vanessa Ives (interprétée par la plantureuse Eva Green) et de son combat personnel contre le mal, auquel venait se greffer une petite tripotée de personnage inscrits dans la littérature fantastique anglaise, la saison 2 diffère. En effet, la saison 1 sert de tremplin pour introduire des problématiques bien spécifiques à chaque personnage, qui se retrouvent bien plus développés dans cette deuxième saison. Si bien que même si la trame principale de l’histoire cible Vanessa Ives et madame Kali, chaque personnage devient presque aussi important au travers des démons intérieurs que chacun affronte indépendamment. Cette saison instaure donc un subtil équilibre qui place le spectateur au centre d’une gigantesque fresque romantique. Les germes avaient été semés l’année dernière, et la confirmation vient à point nommé avec ces 10 nouveaux épisodes. Penny Dreadful est avant d’être une œuvre horrifique, un pavé de romantisme. En tête de pont de ce courant romantique on retrouve la créature du Dr Frankenstein, auto-renommée symboliquement John Clare (oui oui, comme le poète romantique). Passionné de poésie, au tempérament timide et introverti, et mal-aimé en raison de son physique répulsif, il devient au détour d’une scène bouleversante avec Vanessa Ives, l’archétype de l’homme rongé par le doute, sur qui le destin s’acharne. Rory Kinnear sublime à la perfection le personnage et époustoufle une nouvelle fois par son interprétation fiévreusement étouffée en arrivant à faire transparaître la rage derrière la douceur. Les autres personnages ne sont pas en reste, et le Dr Frankenstein se retrouve lui aussi mis en avant. Au cœur de son histoire, il y a la création d’une nouvelle créature, féminine, qui va chambouler les instincts du jeune docteur, et détacher les chevaux de la passion. Il va tomber amoureux de sa nouvelle créature, et quand celle-ci va retrouver ses propres instincts et se tourner vers d’autres horizons, Frankenstein va sombrer de la pire des manières. Il rejoint ainsi dans les tréfonds de la perdition sa première créature à qui il a tourné le dos. L’illustration parfaite de ce rééquilibrage entre les personnages, c’est cet épisode dans lequel Vanessa Ives n’apparaît même pas. On échappe ainsi à une série de montage parallèle. Deux groupes se forment et évoluent séparément, et plutôt que de les suivre alternativement et de découper l’action de chaque groupe, on lui consacre un épisode entier sans discontinuité. Habile, logique,…

8

10

NOTE

8

Note des internautes : Soyez le premier à voter !
8

Créateur : John Logan

Acteurs : Eva Green, Josh Hartnett, Timothy Dalton…

Genre : Horreur

Pays d’origine : États-Unis

Penny Dreadful saison 2

Articles suggérés

3

10

Helix saison 2

Le Meteque

0

10

Spring

Krueger

The Voices (L’Étrange Festival : Cérémonie d’ouverture)

Sadako

Laissez un commentaire

Au Coeur de l'Horreur utilise des cookies pour vous offrir une expérience utilisateur de qualité, mesurer l’audience et optimiser les fonctionnalités des réseaux sociaux. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies dans les conditions prévues par notre politique de confidentialité. En savoir plus et gérer les cookies. Accepter En savoir plus