Salem saison 2 critique :
Le retour des sorcières de « Salem » était attendu au tournant. Après une première saison d’assez bonne facture, et un final plutôt enthousiasmant, la série de WGN portait sur ses épaules d’assez grands espoirs. Pour rappel, malgré le soin apporté aux décors et à l’ambiance lumineuse, la première saison péchait surtout par de sérieuses lacunes relationnelles entre les personnages.
Sur ce dernier point, de gros efforts ont été faits. En tissant la trame scénaristique autour de l’apparition et de la propagation de la variole, liée à la réalisation du Grand Rite, la naissance du Diable, l’intrigue de cette seconde saison amène toute une ribambelle de personnages assez bien développés. John Alden se retrouve relégué en tant qu’élément annexe de l’intrigue en devenant le nouveau chasseur de sorcières, avec des méthodes cependant bien plus radicales et expéditives. La place est donc libre pour faire entrer un nouvel amant pour Mary Sibley. Samuel Wainwright (Stuart « XIII » Townsend), homme de science et de médecine, tombera ainsi à son tour sous le charme de la belle Janet Montgomery (Mary Sibley) et se verra détourné du droit chemin.
Cet exemple montre bien à quel point la malice de la sorcellerie s’insinue sournoisement dans les esprits. Par les délices de la chair, le médecin devient marionnette, et le retournement du docteur Wainwright s’opère de façon quasi-parfaite, en douceur, et presque sans que le spectateur ne soit heurté. Ce traitement est la démonstration parfaite de l’amélioration apportée aux relations entre les personnages, à leur évolution et chavirements spirituels. Même les personnages et intrigues secondaires prennent une dimension bien plus réaliste et aboutie.
La grande méchante de cette saison, la comtesse Marburg, insuffle un vent de sensualité grâce au jeu tout en finesse de la monumentale Lucy Lawless, qui n’aura jamais été aussi séduisante et dangereuse. Un rôle taillé sur-mesure qui reflète tout le charme de l’actrice néo-zélandaise.
Malheureusement, et c’est là le problème majeur de cette saison 2 de « Salem », toute l’intrigue tourne autour de ce duel entre Mary Sibley et la comtesse Marburg. La chasse aux sorcières des puritains, qui était l’élément central et fondateur du mythe de Salem, est presque relégué aux oubliettes. Le combat que se livre les deux sorcières écrase toute les tentatives dramaturgiques annexes et a tendance à alourdir le récit en greffant artificiellement les personnages secondaires sur le récit principal.
On en vient presque à regretter le côté choral de la saison 1 qui développait les intrigues entre les personnages. La focalisation sur ce duo de sorcières est certes dense, intense et riche en rebondissements, mais on finit par perdre l’essence même de la série et de l’histoire de Salem. Cette seconde saison occulte le conflit paranoïaque entre les habitants d’une petite ville du Massachusetts qui personnifiaient leurs démons intérieurs au sein d’une danse macabre, entre les flammes purificatrices et les incantations des sorcières.
Cette saison 2 de « Salem » s’achève sur un climax plein de suspense et augure une saison 3 dans la droite lignée de cette deuxième cuvée. On espère pour la suite un subtil mélange des deux premières saisons pour apporter davantage de nuances tant au niveau des personnages que du récit historique de Salem. Cette seconde saison confirme que la série reste qualitativement bien au-dessus de quelques productions récentes bénéficiant de bien plus de publicité. Avec un effort supplémentaire, Salem pourrait devenir une série de très bonne facture.
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10
NOTE
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Créateurs : Brannon Braga, Adam Simon
Acteurs : Janet Montgomery, Shane West, Seth Gabel…
Genre : Horreur
Format : 42 min