Synopsis :
Mia est une jeune étudiante qui prépare une thèse sur la maladie d’Alzheimer. Elle prend contact avec Sarah, dont la mère est atteinte de la maladie, et décide les suivre toutes les deux dans leur quotidien. Accompagnée de deux techniciens audiovisuels, Mia va assister à des scènes beaucoup plus troublantes que prévues.
Critique :
Connu principalement en tant qu’acteur, scénariste ou producteur, Adam Robitel signe avec « The Taking of Deborah Logan » son premier long métrage en tant que réalisateur. Et pour faire ses premiers pas dans le genre horrifique, le jeune réalisateur s’essaie au style du found footage, tant exploité ces dernières années. Un choix qui, certes, permet de produire un film à budget réduit, mais qui s’avère risqué au vu des récentes productions médiocres. Malheureusement, « The Taking of Deborah Logan » ne sortira pas du lot. Les films en found footage s’accumulent et se ressemblent, et on aurait presque envie de vous faire un copié/collé des anciennes critiques pour vous décrire les défauts de ce film.
Pourtant, l’idée de départ était plutôt prometteuse. Adam Robitel s’intéresse à un personnage souffrant d’Alzheimer et utilise cette maladie comme élément principal pour instaurer l’ambiance horrifique de son film. Un choix qui s’avère judicieux tant la maladie provoque chez certains patients une agressivité incontrôlable. Ainsi, le film nous présente une jeune étudiante, Mia, qui prépare une thèse sur ce sujet. Accompagnée de deux techniciens audiovisuels, Mia va suivre le quotidien de Sarah et de sa mère Deborah, atteinte de la maladie. Le début du film nous expose la maladie assez précisément, développant tous les symptômes qui en découlent. De quoi nous mettre en garde sur les évènements à suivre. Malgré quelques réticences de la part de Deborah, elle et sa fille vont accepter d’être filmées au quotidien en échange d’une aide financière pour traiter la maladie. Voilà un argument de poids qui justifie le consentement de Sarah et nous permet de s’immiscer dans sa vie privée. Deborah est une femme précieuse qui prend grand soin de son apparence et se soucie des bonnes manières. Un caractère opposé à celui de sa fille, plutôt décontractée, qui supporte les reproches de sa mère envers sa tenue vestimentaire. Le quotidien de Sarah n’est pas de tout repos. Elle doit subir les sautes d’humeur de sa mère et gérer les effets de la maladie qui s’avèrent être un danger pour Deborah elle-même (automutilation) et pour les autres. Désespérée, Sarah semble sombrer dans l’alcoolisme pour faire face à la situation. Un aspect présenté de façon très peu subtile et qui engouffre le personnage dans une caricature navrante.
Malheureusement, la maladie d’Alzheimer devient très vite un simple prétexte pour justifier le thème de la possession. Elle permet seulement d’instaurer un doute quant aux agissements de Deborah et de justifier la présence du démon, qui s’attaque plus facilement aux personnes âgées et aux gens atteints de maladie. Merde, Deborah accumule les deux, pas de bol ! Le film s’engouffre dans un schéma de possession classique, sans grand intérêt et de mauvais goût. (Attention spoil) On apprendra par la suite que Deborah est possédée par un homme cherchant à terminer un rituel satanique, commencé de son vivant. Une révélation que notre jeune étudiante élucide avec une facilité déconcertante : Et s’il s’agissait de l’esprit de monsieur Desjardin, ancien client de Deborah, accusé de meurtres pour accomplir un rituel satanique ! Bordel, pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ! (Fin spoil) Nos personnages ne sont pas du tout développés et on suit leur histoire avec le plus grand désintérêt.
« The taking of Deborah Logan » souffre d’un manque de cohérence dans l’évolution de son histoire. Alors que les agissements de Deborah deviennent de plus en plus dangereux, aussi bien pour elle que pour son entourage, on se demande comment les médecins peuvent mettre autant de temps à comprendre que celle-ci ne peut plus être prise en charge par sa fille. De plus, l’acharnement de Mia à vouloir suivre cette histoire jusqu’au bout, même lors des phénomènes paranormaux, paraît injustifié (si ce n’est en raison de son faible attachement envers Sarah…). À aucun moment le personnage prend du recul face à l’évolution de la situation et s’interroge sur l’intérêt de ce cas pour son étude. La seule bonne idée du film réside dans le caractère des deux techniciens qui eux, conscients du danger, souhaitent voir leur salaire augmenter avant que l’un d’eux décide de partir.
D’un point de vue mise en scène, le film réitère les mêmes défauts que la plupart de ses confrères. Une caméra tremblante à l’excès et qui s’avère être un objet superflu face à l’évolution de la situation. On notera quelques idées intéressantes par rapport aux prises de son (sous-mixé lors des prises de vues lointaines) ainsi qu’un final visuellement impressionnant lorsque l’aspect démoniaque de Deborah apparaît concrètement.
Le film se démarque seulement par son titre. En effet, pour ne pas être catalogué parmi tous les films de possession, le réalisateur a décidé d’intituler son film avec l’expression « The taking » mais aurait tout aussi bien pu l’appeler « The possession of Deborah Logan ». Si un jour j’ai le malheur d’être atteint de la maladie d’Alzheimer, je me consolerais en sachant que cela me permettra surement d’oublier ce film.
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Date de sortie : 21 octobre (USA), 4 novembre (VOD/DVD)
Réalisateur : Adam Robitel
Scénaristes : Gavin Heffernan, Adam Robitel
Acteurs : Jill Larson, Anne Ramsay, Michelle Ang, Ryan Cutrona, Anne Bedian…
Genre : Horreur
Pays d’origine : États-Unis