Au coeur de l'horreur

Spring

 

Spring est le dernier film en compétition programmé à cette 4e édition du PIFFF. Les deux réalisateurs, Justin Benson et Aaron Moorhead, présents pour l’occasion, nous offrent une présentation des plus sympathiques. Les deux hommes nous proposent une « expérience scientifique américaine ». Armé d’un cerceau, Justin nous explique que s’il parvient à le lancer à travers Aaron, alors nous allons apprécier le film. Un défi brillamment remporté. Les deux réalisateurs semblent très à l’aise et cette introduction instaure une bonne ambiance et enthousiasme le public. Leur premier film Résolution se concentrait sur une amitié malsaine et étouffante, développant le thème de la séquestration. Changement de registre avec Spring, qui met en scène une histoire d’amour qui semble impossible. Un thème récurrent de l’ensemble des films de cette sélection du festival. Alors que la bande-annonce nous laissait envisager un film plutôt viscéral et dérangeant, Spring s’avère être trop classique et sans réel intérêt. Malheureusement, l’expérience du cerceau est bien loin d’avoir eu l’effet escompté…

Evan vient de perdre ses parents à quelques semaines d’intervalle. Après une violente altercation dans un bar, il fuit le pays pour échapper à la police et s’installe en Italie où il apprend le métier de fermier. Il va faire la rencontre d’une magnifique jeune femme, Louise, dont il va vite tomber amoureux. Seulement, Louise cache un lourd secret qui l’empêche de s’épanouir dans cette nouvelle relation.

Spring film

La première partie du film est efficace. Elle nous plonge dans la détresse de notre personnage principal en nous montrant directement le décès de sa mère, l’une des scènes les plus touchantes du film. On a l’agréable surprise de retrouver Jeremy Gardner, le réalisateur de l’excellent The Battery, dans le rôle du meilleur pote au caractère décontracté et drôle, constamment drogué. Un rôle qui lui sied à merveille. Les dialogues sont drôles et bien écrits, et rendent nos personnages très attachants. Une ambiance agréable et décontractée qui se poursuivra lorsqu’Evan se lancera dans un road trip avec deux mecs totalement barrés (et drogués bien sûr !). Arrivé en Italie, il fait la rencontre de Louise, une jeune femme à la beauté hypnotisante qui semble bien aguicheuse et mystérieuse. L’ambiance de ce début de film nous fait penser au schéma d’Hostel et l’on s’attend naturellement à ce que la situation dégénère. Cependant, même si l’on apprend par la suite que Louise se transforme parfois en un monstre effrayant, l’idylle amoureuse s’éternise et apparaît bien mièvre et platonique. Une première partie qui finit par lasser le spectateur tant l’attente d’un bouleversement scénaristique apparaît interminable.

La seule qualité du film réside dans les multiples transformations du monstre. Non seulement les effets spéciaux sont extrêmement convaincants et esthétiques, mais la mutation de Louise présente différentes formes qui attisent notre curiosité. À l’image de ces nombreux gros plans sur les animaux (araignées, scorpions, vers de terre, chats, lapins…) qui accompagnent le récit, la transformation de Louise est protéiforme et renvoie à différentes figures telles que le vampire, le loup-garou ou encore la pieuvre (la figure de la pieuvre nous rappelle l’incroyable film Possession d’Andrzej Żuławski (1981) avec Isabelle Adjani). Une grande variété de formes qui nous amène à nous interroger constamment sur l’identité de ce monstre. Mais lorsque celle-ci est enfin dévoilée, le film s’engouffre dans une série d’explications interminables et redondantes sur les origines du monstre et son mode de fonctionnement. À tel point que la dernière demi-heure semble être consacrée qu’à cet aspect descriptif inintéressant, occultant totalement la trame principale. Le film devient trop bavard (à l’image de ses réalisateurs…) et nous délivre un message moralisateur grossier sur l’acceptation d’autrui.

Spring film

On peut également reprocher au film d’avoir voulu rendre le personnage de Louise trop innocent, même lors de ses mutations. Une volonté assumée de la part du scénariste (Justin Benson) qui nous explique que c’est la raison pour laquelle celle-ci se nourrit de ce touriste américain présenté comme un violeur potentiel (la seule victime du film). Les rares actes violents de Louise sont ainsi moralement justifiés afin de créer une empathie pour le personnage. Mais quitte à nous délivrer un message sur l’acceptation d’autrui, n’aurait-il pas été plus intéressant de jouer sur l’ambigüité morale du personnage en le rendant potentiellement dangereux et incontrôlable ? Le traitement des personnages constitue ainsi l’un des points faibles du film, Evan et Louise étant beaucoup trop lisses et idéalisés. En outre, les rares personnages secondaires auraient mérité d’être davantage développés et mis en avant pour aérer cette histoire d’amour étouffante.

Spring est un film à l’idée ambitieuse qui se perd malheureusement dans une histoire d’amour à l’eau de rose. L’aspect fantastique aurait pu apporter un réel atout mais ne parvient pas à contrebalancer cette relation mielleuse. Il s’agit de notre première déception de cette 4e édition du PIFFF dont la sélection nous a régalés jusque-là !

  Spring est le dernier film en compétition programmé à cette 4e édition du PIFFF. Les deux réalisateurs, Justin Benson et Aaron Moorhead, présents pour l’occasion, nous offrent une présentation des plus sympathiques. Les deux hommes nous proposent une « expérience scientifique américaine ». Armé d’un cerceau, Justin nous explique que s’il parvient à le lancer à travers Aaron, alors nous allons apprécier le film. Un défi brillamment remporté. Les deux réalisateurs semblent très à l’aise et cette introduction instaure une bonne ambiance et enthousiasme le public. Leur premier film Résolution se concentrait sur une amitié malsaine et étouffante, développant le thème de la séquestration. Changement de registre avec Spring, qui met en scène une histoire d’amour qui semble impossible. Un thème récurrent de l’ensemble des films de cette sélection du festival. Alors que la bande-annonce nous laissait envisager un film plutôt viscéral et dérangeant, Spring s’avère être trop classique et sans réel intérêt. Malheureusement, l’expérience du cerceau est bien loin d’avoir eu l’effet escompté… Evan vient de perdre ses parents à quelques semaines d’intervalle. Après une violente altercation dans un bar, il fuit le pays pour échapper à la police et s’installe en Italie où il apprend le métier de fermier. Il va faire la rencontre d’une magnifique jeune femme, Louise, dont il va vite tomber amoureux. Seulement, Louise cache un lourd secret qui l’empêche de s’épanouir dans cette nouvelle relation. La première partie du film est efficace. Elle nous plonge dans la détresse de notre personnage principal en nous montrant directement le décès de sa mère, l’une des scènes les plus touchantes du film. On a l’agréable surprise de retrouver Jeremy Gardner, le réalisateur de l’excellent The Battery, dans le rôle du meilleur pote au caractère décontracté et drôle, constamment drogué. Un rôle qui lui sied à merveille. Les dialogues sont drôles et bien écrits, et rendent nos personnages très attachants. Une ambiance agréable et décontractée qui se poursuivra lorsqu’Evan se lancera dans un road trip avec deux mecs totalement barrés (et drogués bien sûr !). Arrivé en Italie, il fait la rencontre de Louise, une jeune femme à la beauté hypnotisante qui semble bien aguicheuse et mystérieuse. L’ambiance de ce début de film nous fait penser au schéma d’Hostel et l’on s’attend naturellement à ce que la situation dégénère. Cependant, même si l’on apprend par la suite que Louise se transforme parfois en un monstre effrayant, l’idylle amoureuse s’éternise et apparaît bien mièvre et platonique. Une première partie qui finit par lasser le spectateur tant l’attente d’un bouleversement scénaristique apparaît interminable. La seule qualité du film réside dans les multiples transformations du monstre. Non seulement les effets spéciaux sont extrêmement convaincants et esthétiques, mais la mutation de Louise présente différentes formes qui attisent notre curiosité. À l’image de ces nombreux gros plans sur les animaux (araignées, scorpions, vers de terre, chats, lapins...) qui accompagnent le récit, la transformation de Louise est protéiforme et renvoie à différentes figures telles que le vampire, le loup-garou ou encore la pieuvre (la figure de la pieuvre nous rappelle l’incroyable film Possession d’Andrzej Żuławski (1981) avec Isabelle Adjani). Une grande variété de formes qui nous amène à nous interroger constamment sur l’identité de ce monstre. Mais lorsque celle-ci est enfin dévoilée, le film s’engouffre dans une série d’explications interminables et redondantes sur les origines du…

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Pays de production : États-Unis | Année de production : 2014

Réalisation : Justin Benson, Aaron Moorhead

Scénario : Justin Benson | Photo : Aaron Moorhead

Musique : Jimmy LaValle | Production : Justin Benson, Aaron Moorhead

Interprètes : Lou Taylor Pucci, Nadia Hilker, Francesco Carnelutti

Vendeur : XYZ Films

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