Au coeur de l'horreur

[Rec] 4 : Apocalypse

Synopsis :

« Après avoir contaminé un immeuble de Barcelone, Angela Vidal est mise en quarantaine sur un cargo… Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’elle porte le mal.. » (synopsis Wikipédia)

 

Critique :

Le film [Rec] fit une entrée fracassante dans le cinéma d’horreur et annonçait une saga des plus excitantes. Porté par deux réalisateurs de talents, Jaume Balagueró et Paco Plaza, le film se distinguait par une ambiance singulière, revisitant le thème de l’infection et l’exposant dans un lieu oppressant, un immeuble en plein cœur de Barcelone. Le concept du documentaire était maîtrisé à la perfection et le film fut une excellente démonstration de toutes les possibilités qu’offrait le style found footage. S’appuyant sur un pitch simple et gardant une cohérence scénaristique et esthétique, [Rec] fut une vraie claque du genre et est parvenu à effrayer bons nombre de spectateurs (comment oublier, par exemple, cette fameuse séquence finale avec la femme anorexique?). Aujourd’hui, avec le recul, on aurait souhaité que le film ne connaisse aucune suite. En effet, [REC]², malgré quelques qualités, a souffert de la comparaison avec son prédécesseur, s’embourbant dans des dérives scénaristiques grossières. Et que dire de [REC]³ Génesis, véritable déchéance de la saga, signée uniquement par Paco Plaza (qui a énormément baissé dans mon estime après coup), qui a eu la mauvaise idée de glisser dans le genre de la parodie, servi par des blagues potaches de mauvais goût. Le seul mérite du film était d’abandonner le style du found footage pour casser les habitudes de mise en scène de la saga. C’est donc avec une certaine crainte que j’attendais ce dernier volet (en espérant que ce soit bien le dernier), mais également avec un soupçon d’espoir sachant que le film est signé Jaume Balagueró et que le réalisateur ne m’a jamais déçu (son dernier film Malveillance est d’ailleurs une grande réussite). Malheureusement, il faut bien un début à tout. Jaume Balagueró signe là un échec cuisant avec [Rec] 4 : Apocalypse.

[Rec] 4 : Apocalypse laissait envisager un retour aux sources en abandonnant le ton burlesque du troisième volet et en revenant à une sorte de huit clos bien poisseux, violent et sanguinolent. Malgré ces bonnes intentions, le film ne parvient aucunement à recréer l’ambiance angoissante qui fut si réussie dans le premier film. Pourtant, le décor était plutôt propice à instaurer un climat pesant. L’action se déroule au milieu de l’océan, dans un immense bateau aux multiples couloirs, sans radio ni canot de sauvetage. Une situation pour le moins délicate. Retrouver notre personnage de la journaliste est plutôt agréable et nous renvoie forcément aux aventures du premier film. Et pourtant, l’atmosphère perd toute son identité en imitant l’esthétisme et le rythme d’un blockbuster américain. La musique est tonitruante et semble tout droit sortie d’un film d’aventures ou d’action. L’exposition est longue et ennuyante, nous présentant des personnages clichés qui se présentent eux-mêmes et abreuvent le spectateur d’information. La subtilité n’est pas au rendez-vous, le film est inutilement bavard et Jaume Balagueró donne l’impression de suivre un cahier des charges en développant son histoire. Le scénario est affligeant et part dans tous les sens pour tenter de capter l’attention des spectateurs. L’évolution des personnages est souvent incohérente et ne justifie en aucun cas leurs prises de décision. Le jeu des comédiens laisse à désirer et leur présence face à la caméra est insipide.

[Rec] 4 : Apocalypse

Bien que le réalisateur ait décidé de renoncer au style found footage, les choix de mise en scène sont surprenants. Lors des scènes d’action, la caméra s’agite sans cesse, effectuant de brusques mouvements assez déplaisants et fatigants. Ce procédé stylistique était certes utilisé dans le premier film, mais il paraissait beaucoup plus fluide et travaillé. Ici, les mouvements de caméra nous font perdre tous nos repères si bien que l’on peine à suivre l’action et comprendre le déroulement des séquences. Un effet qui nous donne légèrement envie de gerber (allez, on va dire que c’est le mal de mer, comme ça c’est justifié !).

[Rec] 4 : Apocalypse est bourré de références horrifiques de premier ordre, mais ne parvient jamais à atteindre l’essence des thématiques abordées. Le virus qui réapparaît alors qu’on le pensait anéanti nous renvoie au film 28 semaines plus tard (de même pour certains choix de mise en scène ou l’aspect des infectés). Les poursuites dans les couloirs souterrains du bateau nous font penser aux décors et à l’ambiance d’Alien. (Attention Spoil) La source du virus qui prend possession d’un corps sans que l’on sache lequel et la paranoïa qui en découle rappelle la thématique de The Thing (Fin spoil). Tant de références que notre réalisateur aborde de manière superficielle et bien trop simpliste. Le plus décevant est que le film est très loin de nous effrayer. Il est bourré de jump scares fades et prévisibles. Les séquences se suivent et se ressemblent, nous plongeant dans un ennui étonnant. Etonnant car le film se veut extrêmement rythmé et bourrin. Les courses poursuite s’enchainent, les massacres à coups de mitraillettes et autres armes en tout genre prolifèrent (petit clin d’œil à [REC]³ Génesis avec les massacres à l’aide du moteur à bateau qui nous renvoie à la tronçonneuse) et les giclés de sang sont au rendez-vous. Malgré ce déferlement d’énergie plutôt généreux, le film ne parvient à aucun moment à nous effrayer, si ce n’est avec les rares séquences face à des singes enragés. On a plus l’impression d’assister à un gros film d’action bien bourrin. Une ambiance qui nous fait même penser à une séquence du jeu Resident Evil 6 sur un bateau où l’on doit buter un maximum de zombies. D’ailleurs, l’évolution des jeux Resident Evil, devenant de moins en moins horrifique mais d’avantage en mode action et aventure, est semblable à l’évolution des films Rec.

Malgré toute cette générosité qui transparaît à l’écran, [Rec] 4 : Apocalypse ne répond pas à nos attentes et marque la fin indispensable d’une saga en perdition (soyons tout même raisonnable, celle-ci est plus qualitative que la plupart des sagas horrifiques). On ne souhaite qu’une chose, c’est que Jaume Balagueró passe à autre chose et nous propose des pépites horrifiques comme il sait si bien les faire (La Secte sans nom, Darkness, Fragile, Malveillance…)

Synopsis : « Après avoir contaminé un immeuble de Barcelone, Angela Vidal est mise en quarantaine sur un cargo… Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’elle porte le mal.. » (synopsis Wikipédia)   Critique : Le film [Rec] fit une entrée fracassante dans le cinéma d'horreur et annonçait une saga des plus excitantes. Porté par deux réalisateurs de talents, Jaume Balagueró et Paco Plaza, le film se distinguait par une ambiance singulière, revisitant le thème de l'infection et l'exposant dans un lieu oppressant, un immeuble en plein cœur de Barcelone. Le concept du documentaire était maîtrisé à la perfection et le film fut une excellente démonstration de toutes les possibilités qu'offrait le style found footage. S’appuyant sur un pitch simple et gardant une cohérence scénaristique et esthétique, [Rec] fut une vraie claque du genre et est parvenu à effrayer bons nombre de spectateurs (comment oublier, par exemple, cette fameuse séquence finale avec la femme anorexique?). Aujourd’hui, avec le recul, on aurait souhaité que le film ne connaisse aucune suite. En effet, [REC]², malgré quelques qualités, a souffert de la comparaison avec son prédécesseur, s’embourbant dans des dérives scénaristiques grossières. Et que dire de [REC]³ Génesis, véritable déchéance de la saga, signée uniquement par Paco Plaza (qui a énormément baissé dans mon estime après coup), qui a eu la mauvaise idée de glisser dans le genre de la parodie, servi par des blagues potaches de mauvais goût. Le seul mérite du film était d’abandonner le style du found footage pour casser les habitudes de mise en scène de la saga. C’est donc avec une certaine crainte que j’attendais ce dernier volet (en espérant que ce soit bien le dernier), mais également avec un soupçon d’espoir sachant que le film est signé Jaume Balagueró et que le réalisateur ne m’a jamais déçu (son dernier film Malveillance est d’ailleurs une grande réussite). Malheureusement, il faut bien un début à tout. Jaume Balagueró signe là un échec cuisant avec [Rec] 4 : Apocalypse. [Rec] 4 : Apocalypse laissait envisager un retour aux sources en abandonnant le ton burlesque du troisième volet et en revenant à une sorte de huit clos bien poisseux, violent et sanguinolent. Malgré ces bonnes intentions, le film ne parvient aucunement à recréer l’ambiance angoissante qui fut si réussie dans le premier film. Pourtant, le décor était plutôt propice à instaurer un climat pesant. L’action se déroule au milieu de l’océan, dans un immense bateau aux multiples couloirs, sans radio ni canot de sauvetage. Une situation pour le moins délicate. Retrouver notre personnage de la journaliste est plutôt agréable et nous renvoie forcément aux aventures du premier film. Et pourtant, l’atmosphère perd toute son identité en imitant l’esthétisme et le rythme d’un blockbuster américain. La musique est tonitruante et semble tout droit sortie d’un film d’aventures ou d’action. L’exposition est longue et ennuyante, nous présentant des personnages clichés qui se présentent eux-mêmes et abreuvent le spectateur d’information. La subtilité n’est pas au rendez-vous, le film est inutilement bavard et Jaume Balagueró donne l’impression de suivre un cahier des charges en développant son histoire. Le scénario est affligeant et part dans tous les sens pour tenter de capter l’attention des spectateurs. L’évolution des personnages est souvent incohérente et ne justifie…

4

10

NOTE

4

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4


 

Date de sortie : 12 novembre 2014

Réalisateur : Jaume Balagueró

Acteurs : Manuela Velasco, Paco Manzanedo, Héctor Colomé…

Scénario : Jaume Balagueró et Manu Díaz

Société de production : Filmax, Canal+, Ono, TV3 et TVE

Société de distribution : Filmax (Esp), Le Pacte (Fr)

Pays d’origine : Espagne

Genre : Horreur

 

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