Synopsis :
Les corps de Jacob Goodnight et huit de ses victimes sont acheminés à la morgue où travaille Amy. Alors que ses amis décident de lui organiser un anniversaire surprise sur son lieu de travail, Jacob Goodnight se réveille d’entre les morts et se met à les pourchasser…
Critique :
Contrairement au premier volet qui avait bénéficié d’une sortie en salles aux Etats-Unis, See no evil 2 n’a eu droit qu’à une sortie directe en DVD. Une décision très certainement liée aux recettes modestes (je suis gentil…) engrangées par le premier opus (15 millions de dollars de recettes domestiques pour un budget de 8 millions). Il est même étonnant que les producteurs aient décidé d’apporter une suite tant See no evil est passé inaperçu lors de sa sortie. Pour cette séquelle, on retrouve les sœurs Soska à la réalisation, auteures notamment du fameux American Mary qui avait émoustillé les sens de nombreux spectateurs grâce à la plastique plantureuse de l’actrice principale, Katharine Isabelle. C’est donc sans étonnement que nous retrouvons également l’actrice dans cette production.
See no evil 2 est la suite directe du premier film. Jacob Goodnight (quel nom à la c…) est retrouvé mort dans un hôtel désaffecté avec huit autres de ses victimes. Les journaux télévisés passent en boucle les images de ce carnage perpétré par ce serial killer imposant. Tous ces corps sont transportés à l’hôpital où travaille la jeune Amy et son soupirant, Seth. Mais alors que les amis d’Amy décident de lui faire une surprise en organisant son anniversaire sur son lieu de travail, le corps de Jacob Goodnight disparaît et ce dernier se met à massacrer tous ceux qu’il croise. Le pitch de See no evil 2 fait irrémédiablement penser à celui du quatrième volet de Vendredi 13 dans lequel Jason Vorhees se réveille à la morgue. A la différence près que Jason Vorhees ne restera pas longtemps dans les couloirs de l’hôpital et retournera dans son lieu de prédilection, Camp Crystal Lake. On peut également se référer à Halloween 2 où une bonne partie du film se déroule à l’hôpital, Michael Myers traquant sans relâche la convalescente Laurie. Ce choix de décor n’est donc pas novateur. L’hôpital est un cadre qui a souvent été exploité par les slashers pour ses dédales de couloirs déserts.
See no evil 2 est beaucoup moins gore que son prédécesseur. La plupart des meurtres sont hors-champ et/ou édulcorés (une simple strangulation par exemple). Alors que Grégory Dark s’était ingénié à proposer des mises à mort quelque peu créatives (des chiens errants qui dévorent le bras mutilé de l’une des victimes encore vivante, Jacob Goodnight qui fait avaler un téléphone portable…), les sœurs Soska déroulent mécaniquement et de manière répétitive le schéma classique du slasher. Chacun y passe, mais sans panache. Il est surprenant que les scénaristes se soient dispensé de la signature de Jacob Goodnight, à savoir son goût pour l’énucléation. La symbolique des yeux était centrale dans le premier film. Non seulement Jacob scrutait les faits et gestes de ses victimes avant de se manifester, mais il lisait également leurs péchés dans leurs yeux, reflets de leurs âmes souillées et impures (ok, ça vole pas très haut…). Au moins le premier film avait le mérite de nous rappeler de prendre rendez-vous chez l’ophtalmo…
Outre ce changement esthétique, See no evil 2 apparaît scénaristiquement plus faible et moins cohérent. Le décor du premier volet, un hôtel décrépi et abandonné à la suite d’un incendie, reflétait la personnalité torturée et malsaine du personnage. On comprenait que ce lieu, territoire de Jacob Goodnight, était sous son contrôle. Il avait notamment pris soin d’élaborer un système de quadrillage de l’hôtel qui l’alertait des mouvements de ses proies (à l’aide de fils reliés à des clochettes qui retentissaient lorsqu’un mouvement était détecté). Une astuce scénaristique qui avait le bénéfice de crédibiliser quelque peu la traque des victimes (bon il a dû quand même se faire chier pour installer toutes les clochettes…). Jacob Goodnigt utilisait par ailleurs les recoins méconnus des personnages mais révélés rapidement au spectateur, tels qu’un monte-charge où un passage secret. Grégory Dark avait ainsi su dresser une géographie précise du lieu qui finissait par devenir familier au spectateur malgré la vaste superficie de l’hôtel. Par opposition, le décor de See no evil 2 n’obéit à aucune construction géographique précise. Alors que Jacob ne connaît absolument pas le lieu dans lequel il se réveille, il finira pourtant par prendre au piège ceux qui y travaillent depuis longtemps ! Les sœurs Soska ne s’embarrassent d’aucune cohérence pour justifier les apparitions incessantes du serial killer (le comble étant atteint avec le twist final…). Il a tout simplement le don d’ubiquité, il est partout ! A force de multiplier les apparitions, les sœurs Soska finissent par annihiler toute forme de suspense. Quel que soit le chemin emprunté par les protagonistes, on sait que Jacob finira par apparaître, même s’il a 5 kilomètres de retard… Ce manque de réalisme est accentué par l’aspect carton-pâte du décor, tant Jacob est capable de détruire une porte en une fraction de seconde à l’aide de son corps et même de tuer d’un simple coup en traversant une porte…
See no evil 2 est à l’image de son décor, totalement aseptisé et sans aucune saveur. Moins gore, moins violent et moins créatif que son prédécesseur, cette séquelle barbante est à réserver aux périodes de disette horrifique. En attendant, on vous conseillera fortement de passer votre chemin…
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Réalisateur : Jen Soska, Sylvia Soska
Scénario : Bobby Lee Darby, Nathan Brookes
Acteurs : Glenn Jacobs, Danielle Harris, Katharine Isabelle…
Genre : horreur
Durée : 90 minutes
Producteur : Michael Luisi
Pays d’origine : États-Unis