Comme pour la première programmation, l’Étrange Festival nous dévoile une séance bien décevante. Bien que les films puissent nous intéresser et nous intriguer, il est parfois difficile de les apprécier à leur juste valeur. Tout d’abord parce que les courts-métrages ne sont pas sous-titrés en Français. La barrière de la langue n’est pas réellement un problème pour le bilingue de la salle, en revanche pour ceux qui, comme moi, mettent plus de temps pour lire et comprendre à la fois l’anglais, c’est une partie de poker. Le deuxième point le plus difficile est cette surabondance d’expérimental qui fatigue fortement le spectateur. On a pu constater que cette deuxième séance a une nouvelle fois perdue une partie du public ayant quitté la salle. D’ailleurs, le plus révélateur est que très peu de personnes ont assisté aux deux programmations. On se retrouve donc avec un nouveau public qui ne semble pas avoir été convaincu. On se répète donc : on a l’impression d’assister à une sélection manquant cruellement d’éclectisme.
Récapitulatif des courts-métrages :
Sequence de Carles Torrens :
Synopsis : Et si demain, au réveil, vous vous rendiez compte que tout le monde a rêvé de vous ?
Un petit film avec des faiblesses techniques, mais peu importent. L’idée est amusante et laisse place à des évènements cocasses. Petit bémol sur la performance médiocre des comédiens.
John Cage’s Music Circus de Rob Munday :
Synopsis : 170 performers se retrouvent pour célébrer John Cage dans un chaos de son et de silence.
Avec tout le respect que j’ai pour l’œuvre de John Cage, je suis désolée de constater que nous assistons plus à une foire de quartier auquel nous n’avons pas eu la chance de participer. Aussi frustrant et ennuyeux que de regarder l’album photo de mariage du voisin.
De Weg Van Alle Vlees de Deben Van Dam :
Synopsis : Tibo travaille dans une unité de soins palliatifs, il s’ennuie. Alors il trouve une occupation.
Un regard ironique sur un sujet aussi tendre qu’angoissant : la vieillesse puis la mort. Très esthétique, le film nous transmet une jolie mélancolie teintée d’humour. On aurait aimé pouvoir comprendre tous les dialogues qui semblent bien écrits.
Pony Place de Joost Reijmers :
Synopsis : La grand-mère d’Emma se retrouve en charge de faire prospérer sur iPad une ferme virtuelle.
Beaucoup d’humour et de dérision pour ce petit film. C’est tendre, mignon, mais c’est tout. Le film se contente d’un fait et ne fait qu’évoquer à l’image une évidence sur la place qu’occupent les écrans à nos jours.
G/R/E/A/S/E de Antoni Pinent :
Synopsis : Une originale (sub)version du film Grease avec Olivia Travolta et John Newton-John.
Une expérimentation visuelle intéressante, parfois humoristique et qui révèle les thèmes sous-jacents de ce film populaire. On comprend tout à fait le concept du geste de collage/recollage/découpage etc. Cependant, il n’est pas nécessaire d’en faire une torture. La patience du spectateur a des limites.
Trough the Hawthorn de Anna Benner, Gemma Burditt, Pia Borg :
Synopsis : Une séance réunit un psychiatre, un patient schizophrène et sa mère : trois points de vue différents.
Très beau traitement entre dessin et peinture. On apprécie l’esthétique et l’atmospère qui s’en dégage. Le split screen (écran divisé) nous permet de suivre simultanément les trois points de vue d’une séance de psychanalyse, tout en nous déstabilisant.
Stardust de Mischa Rozema :
Synopsis : Variations autour de Voyager 1, la sonde spatiale lancée en 1977 en dehors du système solaire.
On est en présence d’un court-métrage ou d’une vulgaire campagne contre le cancer ? C’est beau, c’est chouette, mais la musique nous renvoie à un clip spatial. On effleure quelque peu le sous The Tree of Life. Arrêtons de surfer sur la tendance Gravity.