Au coeur de l'horreur

American Horror Story : Coven (Note : 7/10)

Série : American Horror Story (Saison 3)

Créée par : Ryan Murphy, Brad Falchuk

Acteurs : Jessica Lange, Taissa Farmiga, Alexandra Breckenridge, Evan Peters, Lily Rabe, Frances Conroy, Sarah Paulson, Kathy Bates, Angela Bassett, Patti LuPone, Gabourey Sidibe…

Pays d’origine : Etats-Unis

Chaine d’origine : FX

Diffusion originale : 9 octobre 2013 – 29 janvier 2014

Nombre d’épisode : 13

 

Synopsis:

« Cela fait plus de 300 ans que les procès des sorcières de Salem ont eu lieu. Celles qui demeurent sont presque éteintes et menacées à nouveau. Une école a ouvert ses portes en Nouvelle-Orléans pour enseigner la protection aux plus jeunes. La très absente Suprême, Fiona, arrive à protéger aussi le clan et leurs secrets. La fille de Fiona, Cordelia, est professeur à l’école. Les thèmes inclus sont la sorcellerie, les chasses aux sorcières, l’inceste, les minorités, l’esclavage, les relations entre les mères et les filles, et la sorcellerie contre le vaudou. Cette saison se déroule dans les temps modernes et aux alentours de 1830. » (Synopsis Wikipedia)

 

Critique :

Pour commencer, j’aimerais renouer avec le concept de la série en rappelant les saisons précédentes.

On se souvient de la première saison qui nous avait laissé un goût de « bof, ouais, bon, mais ensuite ? ». Même le personnage de Jessica Lange me hérissait le poil. Elle m’énervait par ses manières et son rôle si peu nuancé. Néanmoins, cette saison avait la capacité de me mettre mal à l’aise. Le générique était angoissant, porté par un montage dynamique, certaines scènes s’avéraient légèrement flippantes et malsaines. Le rôle de la bonne (dont le physique était en adéquation avec le rôle) a fait monter des désirs chez certains mecs. On ressentait la pâte personnelle de ses créateurs : Brad Falchuk et Ryan Murphy (Nip/Tuck). Et pourtant, malgré l’ambition de cette première saison, la mayonnaise ne prenait pas.

La deuxième saison fut une surprise totale. La mise en scène dans cette architecture d’hôpital psychiatrique  prenait toute son ampleur  et s’amusait avec l’espace. On découvre une série dont l’histoire ne se suit pas dans les différentes saisons. Il est tout à fait possible de commencer par la deuxième saison : Asylum. Ce qui est assez original, c’est de réutiliser certains acteurs de la première saison pour des rôles différents, dans un lieu et une époque différente. D’Autant plus que ces rôles peuvent néanmoins avoir des liens évidents de par leurs caractères et leurs obsessions. Ainsi, les scénaristes peuvent faire évoluer un personnage sans qu’il ait la même identité d’une saison à l’autre. Nous avons donc redécouvert Jessica Lange dans le rôle d’une nonne tyrannique et obsédée par ses désirs. Sa performance d’actrice était époustouflante et nous transportait dans cet univers glauque et étouffant. On découvrait également un Zacchari Quinto, totalement angoissant en Docteur Oliver Thredson, ou encore Sarah Paulson en Lana Winters prise au piège dans cet antre de la folie. Sans parler de Frances Conroy en Ange de la mort, charismatique et envoûtante. Les scénaristes s’en étaient donné à cœur joie : extraterrestres, nazisme scientifiques, sadisme, exorcisme, sérial killer… bref toute la dose horrifique qui manquait dans la première saison se révélait dans celle-ci. Les épisodes montaient en tension pour nous proposer des dénouements explosifs. La fin expliquait le récit du tout premier épisode, en guest star avec Adam Levine.  C’est aussi ce découpage, la narration décousue et le montage qui caractérisent cette série. Les références historiques (le journal d’Anne Franck) ne manquaient pas et appuyaient le scénario en conciliant le réel et la fiction.

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Bon venons-en, enfin, à cette troisième saison. Là encore un scénario bien travaillé. Des références historique à la sorcellerie et au voodoo, ainsi qu’à la vie torturée et torturante de Marie-Delphine Lalaurie face à l’esclavage. On ajoute un décor parfait : une Nouvelle-Orléans mystique et marquée par son histoire. Un casting féminin qui en jette : on retrouve Jessica Lange, Sarah Paulson, Frances Conroy, Taïssa Farminga, Evan Peters, Lily Rabe … Et on ajoute Angela Basset, Kathy Bates, Emma Roberts … On reprend le squelette de la deuxième saison qui a bien fonctionnée, centrée sur un personnage fort (Jessical Lange).

Bref, tous les ingrédients sont là, et dès les premiers épisodes, on entre de pleins pieds dans le glauque. 

La mise en scène est toujours aussi présente et captivante. Elle prend possession de l’Académie de Mme Raubichaux. Elle perturbe l’architecture et les perspectives grâce à l’utilisation de courtes et de longues focales, ainsi que des effets fish-eye. On a parfois de longs plans séquences, réalisés avec talent, qui donnent l’impression d’une caméra flottante. Impossible d’oublier ce plan présentant la maison à l’arrivée de Zoe Benson (jeune sorcière jouée par Taïssa Farminga) ou encore cette vision de Cordélia Goode (fille de Fiona Goode, elle est jouée par Sarah Paulson) qui aperçoit la mort des sorcières du couvent.

Je regrette dans cette saison la tension permanente qui avait si bien caractérisé Asylum. Coven donnant un sentiment de va et vient perpétuel. Les problématiques des personnages s’accumulent, elles se résolvent souvent de manière superficielle. On a l’impression que toutes les questions trouvent des réponses trop vite. Le jeu des actrices n’est pas à remettre en question,  elles sont toutes plus éblouissantes les unes que les  autres. Cette saison  portée par trois figures majeures : Fiona Goode, « supreme » des sorcières du clan de Salem ; Marie Lavau, reine du vaudoo, immortelle aux pouvoirs inimaginables, Marie-Delphine Lalaurie, maudite et dénuée de moralité voire d’humanité, nous laissait espérer un face-à-face bestial, un feu d’artifice étincelant de sorcellerie avec ces trois-là… Et bien là… Pouf le soufflé retombe plus vite qu’il n’est monté. Déception donc.

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Mais bon, je dois avouer que toutes ces sorcières ont un charme indéniable, elles sont sexy, pestes, charismatiques, manipulatrices, tueuses … Bref de vraies sorcières telles qu’on peut les concevoir à notre époque.  J’avais peur de me retrouver avec Charmed bis ou Harry Potter version Américaine.  On a beau être sorcières depuis plusieurs générations, les questions existentielles féminines (mais pas que) nous hantent : vieillissement, pouvoir, amour, mort… Notons d’ailleurs que les seules présences masculines se font vite éliminer ou deviennent des créatures de frankenstein bébête à rééduquer. À l’exception de ce tueur à la hache, ce brillant joueur de saxophone remarquablement interprété par Danny Huston et dont le personnage est d’un charisme hypnotique.

Autre point négatif : Stevie Nicks. Je suis désolée, mais non ! Sa voix nasillarde m’agresse les tympans. C’est affreux, autant que la coiffure rouge feu de Myrtle Snow (Frances Conroy), qui pour le coup fait réellement vieille sorcière étrange. 

La trame principale de la saison autour de cette fameuse question « who’s the next supreme ? » est très efficace. On oscille constamment entre l’un et l’autre des personnages. 

En fait le véritable problème est que le résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances. La promotion de la saison m’avait laissé espérer autre chose. Et pourtant  malgré ces quelques réserves, je dois reconnaitre que cette saison s’avère sympathique, elle m’a transporté dans son univers et je me suis amusée à m’identifier à ces sexy witches bitches. Cet univers glauque,  reste un agréable divertissement.

Sadako

Note : 7/10

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