Machete Kills (Note: 6.5/10)

Durée : 1h 48min

Réalisateur : Robert Rodriguez

Casting : Danny Trejo, Michelle Rodriguez, Mel Gibson, Charlie Sheen, Antonio Banderas, Lady Gaga

Genre : Action

Nationalité : Américain

Producteur : Robert Rodriguez

Recommandation : Interdit aux moins de 12 ans

Autres films du même réalisateur : Machete, Une Nuit en Enfer, Planet Terror, Sin City.*

Synopsis :

Le président des Etats-Unis confie une mission suicide à Machete : sauver le pays d’un redoutable chef de cartel mexicain, qui menace d’envoyer un missile nucléaire sur le sol américain.

Critique :

Bon, je vous passerai le discours sur le fait que ce film est une espèce de gros hommage au cinéma de genre, qu’il est issu à la base d’une fausse bande-annonce dans Grindhouse tant plébiscitée par les fans qu’un film en fut tiré, blablabla… Vous êtes sur « Au Cœur de l’Horreur » donc vous connaissez déjà le plus impitoyable Mexicain de l’univers et vous avez déjà suivi ses premiers découpages intestinaux. N’est-ce pas ?

Il est donc de retour, notre bon vieux Machete, alias Danny Trejo, le cousin de Robert Rodriguez, que tout le monde connaissait avant sous le nom de « Mais tu sais, le méchant Mexicain, là… ». Et une chose est sûre : cet ex-tolard de maintenant 69 ans a encore la forme et toujours autant l’envie de découper du bonhomme à l’aide de tout ce qui lui tombe sous la main !

J’écris cette critique dès mon retour du cinéma, je peux donc témoigner à chaud de mon ressenti. Globalement, je suis déçu… Pas parce que le film est mauvais (mais est-il de toutes façons possible de juger la qualité d’un film qui s’évertue à rendre hommage aux nanars ?) mais parce qu’il laisse sur sa faim ! Explications :

Gros fan du premier opus, mais encore plus de sa bande-annonce originelle, et tout autant de toute la filmo de Sieur Rodriguez, j’attendais de celui-là une avalanche de grotesque, de gore et de délicieusement débile, bien plus que dans le premier, car c’est ce que l’on attend d’une suite de film en général… et de la suite de Machete plus particulièrement ! En voyant le trailer, je piaffais d’impatience de voir le film et j’exultais face au casting qu’il nous promettait ! Alors, sans spoiler, ni gâcher la fête, ne vous attendez pas à de grands rôles mais plutôt à quelques apparitions entre 3 et 10 minutes, tout au plus pour chacun ! D’ailleurs, on sent que certains personnages du film ne sont là que pour justifier l’apparition d’un guest…

Le problème du film vient dans un premier temps du fait que tout s’enchaîne très vite, sans véritable fil conducteur, et qu’on passe donc du coq à l’âne régulièrement, d’un personnage à l’autre et d’une intrigue à l’autre… Car oui, Machete Kills, c’est deux histoires en une. On essaye de s’accrocher sur une première intrigue prétexte pendant près d’une heure pour que tout s’arrête d’un coup et enchaîne sur autre chose de complétement différent, frôlant avec la SF et le plus gros n’importe quoi jamais écrit sur une planche de scénar. On commence donc avec du pur Machete, et on termine sur un mélange entre Star Wars, James Bond et Austin Powers. Si, si… les 3 à la fois… dans le même film… ben si, apparemment, on peut ! Enfin, Robert Rodriguez peut…

C’est là qu’on s’aperçoit qu’en réalité, ce film n’en est pas un. Pourtant, le début du film nous avait averti, en introduisant le 3^ème volet de la saga avec une nouvelle fausse (vraie ?) bande-annonce de Machete Kills Again… in Space. Car oui, on sort de ce film avec l’impression que le réalisateur a voulu absolument se faire un kiff de parodie de Star Wars avec un Mexicain tueur dans le rôle-titre, et qu’il a fait un film entier avant pour l’introduire. Alors, c’est là qu’on s’interroge : est-ce qu’on se fout de notre gueule ? Ou alors Robert Rodriguez a en réalité fait un film hommage à son propre film tiré d’une fausse bande-annonce en réalisant une vraie bande-annonce sous la forme d’un film d’une heure quarante-huit ? (Vous suivez toujours là… ?) On peut en effet se poser la question mais en tout cas, le réalisateur a bien prévu son coup car qui n’irait pas voir un film pour lequel on a déjà payé 10 euros rien que pour en voir le trailer ? Simple question de retour sur investissement…

Autre chose : on sent que la réalisation globale a gagné en qualité. Ce qui est sans doute dû à un plus gros budget et à un plus large public (d’ailleurs, je suis désolé pour les petits coquins mais qui dit plus large public, dit au revoir aux tétons. Mais les actrices restent hyper-sexy tout de même, rassurez-vous !). Pour autant, Rodriguez garde des codes de la réalisation des séries B : il multiplie les faux-raccords très grossiers (exemple : Machete se débarrasse d’une voiture en l’éjectant sur le côté lors d’une poursuite, puis, plusieurs secondes après, se débarrasse d’une seconde qui va s’encastrer dans l’épave de la première, qui aurait dû se trouver quelques dizaines de mètres derrière, si on reste logique…). Il y a des faux-raccords grossiers comme l’exemple cité, qui sont drôles finalement, et plein d’autres plus petits, disséminés un peu partout. Parfois, le mélange d’une image lisse et propre et ces faux-raccords dérange. On a vraiment l’impression que, derrière l’excuse de rendre hommage aux nanars, Rodriguez bâcle sa réalisation. Dis comme ça, on se dit que c’est normal pour ce film, que « c’est fait exprès », mais je vous assure que quand on regarde le film, on a cette impression…

Pour résumer : Vous voulez de l’action, des giclées de sang ridiculement exagérées, des nanas ultra-sexy, des idées débiles pour dégommer des méchants (c’est fou ce qu’un hélicoptère peut être dangereux…), des références au cinéma de genre, des attaques cyniques envers le système américain et vous voulez savoir si Machete n’envoie toujours pas de textos ? Alors, ne cherchez plus, Machete Kills est pour vous ! Gardez tout de même à l’esprit que l’esprit désinvolte ainsi que la sensation de nouveauté qu’ont pu incarner le premier opus ne seront pas à la hauteur de ce à quoi vous vous attendez certainement.

Je lui mets un 6.5 / 10, parce que c’est marrant et défoulant, mais décevant. Pour faire la comparaison, si j’avais eu à faire la critique du premier, j’aurai certainement mis un 8. Et si j’avais dû faire la critique de GrindHouse, j’aurais certainement mis un 9. Voilà le barème…

Pedromadaire

Note: 6.5/10