Magic Magic est une jolie petite pépite trouvée au coin d’un rocher sur le bord d’une plage polluée par des nappes de pétrole.
Réalisateur: Sebastián Silva
Acteurs: Michael Cera, Juno Temple, Emily Browning, Catalina Sandino Moreno, Agustín Silva
Nationalité: Américain
Genre: Thriller , Epouvante-horreur
Date de sortie: 28 août 2013, (1h 37min)
Synopsis:
« Pendant ses vacances au Chili, Alicia, une jeune américaine réservée, se retrouve embarquée par sa cousine Sara et sa bande d’amis sur une île isolée.
Personne ne fait vraiment d’effort pour intégrer Alicia. Elle se replie de plus en plus sur elle-même et commence à perdre peu à peu ses facultés mentales sans que le groupe n’y prenne garde… » (synopsis Allociné)
Il faut savoir que le réalisateur Sebastián Silva possède une filmographie singulière en tant que réalisateur (La Nana, Les vieux chats…,) mais surtout en tant que 1ER Assistant réalisateur (« A la Merveille » de Terrence Malick, « Babel » de Alejandro González Inárritu…). Une chose est sure, la mise en scène c’est son dada ! Pas étonnant donc que Magic Magic se soit retrouvé au programme de la Quinzaine des Réalisateurs.
A tous ceux qui diront que ce n’est pas un film d’horreur, détrompez-vous, le film jongle avec les codes du fantastique et de l’horreur. Dès les premières minutes, le réalisateur nous hypnotise avec des plans aux ralentis d’animaux et nous donne une nouvelle perception de ce que l’on a l’habitude de voir. A l’aide d’une mise en scène nous embarquant hors du temps, il expose les lieux, une île d’Amérique Latine où nos personnages partent en vacances. Ils se retrouvent coupés du monde à l’exception d’une communauté aux origines Indiennes (les Mapuches). Une communauté dont la tradition et les rituels donnent une atmosphère mystique au film. Autant dire que notre personnage principal sera » Lost In Translation! «
Avec beaucoup de brio, le film parvient à traiter de l’hypersensibilité d’Alicia, notre personnage principal parfaitement interprétée par Juno Temple. Cette hypersensibilité s’avèrera destructrice, du fait d’une perception différente de la réalité et du comportement oppressant des autres personnages. Michael Cera qui incarne divinement Brink, le petit con androgyne du groupe, aura sa part de responsabilité. Alicia sombre peu à peu dans une folie angoissante avec des crises de panique communicatives. Une torture psychologique à laquelle s’ajoute le manque de sommeil, l’impression que l’on se joue d’elle et la perte de repères, jusqu’à l’épuisement de notre personnage. Le réalisateur joue avec une mise en scène qui appuie la perception d’Alicia. Le spectateur oscille constamment entre les deux versions des faits, celle d’Alicia ou de ses compagnons, on assiste à un match constant entre les deux réalités. Cela prend toute son ampleur lors de la scène de l’hypnose, ou encore lorsqu’ Alicia tente de lire assise sur le canapé avec la sensation qu’un des personnages (Barbara) la colle et la perturbe.
Ce film est une expérience à vivre. On vous le conseille fortement à condition de ne pas être trop sensible et sujet aux crises d’angoisse. Il est possible que vous sortiez de la salle le souffle court, un poids sur la poitrine. Ce film, c’est un peu une Ode à la Paranoïa.
Sadako
7/10
1 commentaire
Jsuis deg, je l’ai loupé au cinoch et le film à l’air magnifique…