Réalisateur: Marvin Kren
Acteurs: Gerhard Liebmann, Edita Malovcic, Brigitte Kren…
Scénario: Benjamin Hessler
Musique: Marco Dreckkötter, Stefan Will
Production: Helmut Grasser
Pays d’origine: Autriche
Genre: Horreur
Année: 2013
Durée: 96mm
Synopsis:
« Janek est technicien dans une station de ski. La découverte d’un liquide rougeâtre s’échappant d’un glacier génère des effets toxiques sur les animaux de la région et boulverse son existence paisible, soudainement confrontée à des hordes de monstres… »
The Station est un film autrichien fait par un amoureux du genre, Marvin Kren. En raison de sa projection en première mondiale au festival de Toronto, le réalisateur n’était pas parmi nous lors de cette première française à l’Etrange Festival.
C’est ainsi que le film nous est présenté par l’un des organisateurs du festival. On nous cite des références tels que « The Thing » de Carpenter, « The Prophecy » de Gregory Widen ou encore « Schizophrenia » de Gerald Kargl. Autant dire que le réalisateur s’attaque à des monuments. On nous précise également que Marvin Kren a voulu retourner à l’essentiel en évitant d’avoir recours aux effets spéciaux numériques et a donc décidé d’imiter ses prédécesseurs. Et ce, sans vouloir tomber dans le pastiche nous dit-on !
Est-ce réellement réussi pour autant ?
La tâche est ardue. Certes l’image est très belle. On assiste à un déballage de montagnes autrichiennes dépaysantes et ce n’est pas pour nous déplaire. Un cadre époustouflant et isolé où une équipe de scientifiques est chargée de suivre de très près la fonte alarmante d’un glacier. C’est donc sur fond de malaise écologique qu’on assiste à la mutation de la faune et de la fore. Car c’est de cela qu’il s’agit, et oui, de mutants ! Toute la tranquillité et le quotidien de cette équipe vont se retrouver bouleversés lorsque le groupe découvre une partie du glacier dont la surface est rouge. Il semblerait que ce glacier saigne. Et je dois dire que cette vision et très esthétique, on est assez séduit par cette nouvelle idée même si cela paraît improbable. Mais puisque les personnages sont scientifiques, ils nous trouvent assez vite une explication rationnelle. En effet, il s’agit d’un microorganisme rouge qui va permettre la mutation de plusieurs espèces entre elles. Grosse déception pour moi qui me disais que jusque-là c’était assez beau à voir et assez sympathique symboliquement. Mais là, tout le mystère élucidé aussi facilement sans pour autant le développer… Arf !
La déception continue, on a le droit à un personnage principal (Janek), le technicien solitaire bourru et alcoolique, un peu trop typique (il en faut toujours un dans ce genre de film). Qui plus est, on apprend par la suite que s’il est comme ça, c’est à cause d’une histoire d’amour avec une scientifique ayant quitté le navire précédemment… Janek se retrouve alors avec cette nouvelle équipe de chercheurs obnubilés par leur nouvelle découverte et son chien pour seul confident. Notons d’ailleurs que cette histoire de chien aura une place de choix par la suite.
Bref, du coup, l’once de curiosité qu’il me reste est obsédée par cette envie de voir ces fameux animaux mutants. Je vous préviens tout de suite, aucun monstre ne provoquera en vous la moindre peur. Ils sont plus proches de la mutation du film « La Mouche », moins effrayants et le kitch en prime. Un petit retour de nostalgie mais qui n’est pas dérangeant. On accepte aisément ce côté carton-pâte et marionnette. Cependant, je doute que le réalisateur ait fait le choix de ne pas utiliser l’effet numérique. Même si ce n’est qu’à petite dose, j’ai cette mauvaise impression d’un léger mélange maquette/pixels assez raté, notamment sur l’apparition d’un aigle géant dans le ciel. Et c’est plutôt de mauvais goût.
Néanmoins, je ne peux pas négliger le fait que le film présente de bons aspects. Plutôt divertissant, le spectateur ne peut que s’attacher au personnage de la ministre qui rend visite aux scientifiques. Une ministre prête à tout selon les situations et dont le comportement ne cessera de provoquer des rires dans la salle. Toute la deuxième moitié du film sera dédiée à cette atmosphère bercée par la rigolade, la bonne poilade quoi ! Et la fin ne fera pas défaut à cette comédie.
Il est donc évident que si vous cherchez un film pop-corn entre potes un samedi soir, c’est fait pour vous. Quant aux amoureux de Cronenberg, on se décoince un peu et on accepte le fait qu’une référence ne nous promet pas un film de la même qualité.
Sadako
5/10
2 commentaires
« The Thing » est de Carpenter et non de Cronenberg…
Effectivement, on avait vu l’erreur et on pensait l’avoir corrigée. Merci Neveu !