Au coeur de l'horreur

(L’Étrange Festival) Blue Ruin (note:7/10)

Blue Ruin : quand l’absurde devient plus réaliste que le réel lui-même !

Réalisateur: Jeremy Saulnier (Murder Party)

Acteurs: Macon Blair, Stacy Rock, Kevin Kolack, Eve Plumb, Amy Hargreaves, David W. Thompson , Bonnie Johnson, Sidne Anderson.

Genre: Thriller , Epouvante-horreur

Nationalité: Américain

Date de sortie:  30 avril 2014

Synopsis:

Un vagabond solitaire voit sa vie bouleversée par une terrible nouvelle. Il se met alors en route pour la maison de son enfance afin d’accomplir sa vengeance…

Critique:

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Une première séance faite de modestie par la présence de ce jeune réalisateur (Jeremy Saulnier) affublé d’un t-shirt du film Halloween. On pourrait penser a priori que ce détail est futile, mais il me semble qu’il dénote assez bien la personnalité qui se dégage à la fois du réalisateur et de son film.

C’est donc avec simplicité qu’il nous annonce que c’est ici, en notre compagnie, à l’occasion de L’Etrange Festival, qu’il ne s’est jamais autant senti chez lui depuis qu’il écume les Festivals et qu’il vit loin de son home sweet home ! Le long métrage a fait le tour de la croisette lors de la Quinzaine des Réalisateurs, a été présenté au Festival de Locarno et est au programme de Deauville, et de bien d’autres festivals à venir.

Quoi qu’il en soit, il semblerait que l’avenir de ce réalisateur prometteur se déploie devant lui ! Même s’il s’agit là d’un film modeste produit par le contribuable américain : un peu plus de 37 000 $ récolté sur Kickstarter (un site de crowdfunding américain). Par ce financement, le réalisateur souhaitait ainsi garder sa liberté plutôt que l’aliéner dans un projet de studios !

Blue Ruin n’est que son second film. Son premier, Murder Party, est d’ailleurs présenté dans la foulée au programme de ce soir en première française. En tant qu’ancien Chef-opérateur, nul ne doute que Jeremy Saulnier maîtrise son image et que les choix esthétiques sont ici justifiés. Des plans d’une simplicité évidente dont il tire toute l’élégance pour magnifier le réalisme. L’étalonnage des vingt premières minutes favorise une lumière et des couleurs suaves empreintes de nostalgie et de détente.

Le film met en scène le quotidien d’un SDF vivant dans sa Pontiac bleue rouille criblée de balles. Les scènes de vie se succèdent dans une ambiance mutique soulignant ainsi la solitude apaisante de l’homme. Ce quotidien est toutefois bouleversé  lorsque le personnage apprend la libération du tueur ayant assassiné sa famille. Rattrapé par son passé, ce SDF adopte un comportement pour le moins étrange et intrigant. C’est à partir de ce moment que le film change progressivement de ton. Dès l’instant où le personnage prend la route avec sa Pontiac et qu’il traverse une route embrumée, on comprend aisément ce qu’il risque d’advenir ! Cette scène est un symbole évident qui marque la transition entre l’aspect poétique et l’ambiance caustique et insensée du film. Un scénario maîtrisé où la transition se fait tout en douceur.

Cette deuxième partie du film est marquée par des petites pointes d’humour noir. Dwight, notre vagabond, va tenter d’assouvir sa vengeance et sera constamment rattrapé par le ridicule de la vie ! Il se retrouve dans une situation qu’il ne maîtrise pas et sa maladresse lui portera préjudice. Comme quoi il n’y a pas toujours besoin du sérieux d’un tueur psychopathe pour être plongé dans l’horreur. Sans tomber dans le pastiche ni le pathétique, on rit et sourit tout au long de cette deuxième partie.

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C’est dans ce climat que le spectateur assistera aux meurtres sanguinaires et aux révélations que nous réserve le reste du film. Ainsi on apprendra à connaitre Dwight comme on rencontre un nouveau pote ! Son caractère, sa maladresse, sa vie de famille, son histoire… On s’attache à ce personnage qui fera preuve de cocasserie et de malice. Et c’est cet aspect absurde de la vie qui fait, qu’au lieu d’assister à une histoire d’horreur qui fait peur, on assiste à une histoire d’horreur qui pourrait nous arriver !

En gros c’est l’histoire d’un mec…

On vous rappelle tout de même que le film bénéficie de plusieurs séances de projections ! Alors n’hésitez pas si vous voulez passer un bon moment à l’Etrange Festival !

 

Sadako

 

7/10

 

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