Note : 7 /10
Date de sortie française : 15 mai 2013
Producteur : Guillermo Del Toro
Réalisateur : Andres Muschietti
Autres films du réalisateur : Mamà est le premier film d’Andres Muschietti
Casting : Jessica Chastain, Nikolaj Coster-Waldau, Megan Charpentier, Isabelle Nelisse, Daniel Cash,
Javier Botet
Nationalité : Espagnol, Canadien
Genre : Fantastique
Recommandation : Film interdit en salles aux moins de 12 ans
Récompenses : Grand Prix, Prix du Public et Prix du Jury Jeunes de la Région Lorraine au Fantastic’Arts
de Gerardmer en 2013
Synopsis :
Victoria et Lilly, les deux jeunes nièces de Lucas (Coster-Waldau), disparues dans une forêt, sont hantées par un fantôme qu’elles croient être celui de leur mère… Elles sont retrouvées 5 ans plus tard dans cette même forêt et vont vivre dans la maison de leur oncle Lucas et de sa petite amie Annabelle. Les deux petites filles sont suivies par le docteur Dreyfus qui découvre la terrifiante histoire de MAMA. Lucas et Annabelle vont tout faire pour protéger leur deux nièces de cet être démoniaque: MAMA qui veut à tout prix retrouver son enfant
Critique :
Il y a des jours comme ça où on est content. Content de découvrir la première œuvre d’un probable futur grand nom du cinéma : j’ai nommé Andres Muschietti et son film « Mamà », qu’il a écrit en plus d’avoir réalisé.
Car oui, « Mamà » est un très bon film, original dans son scenario et très plaisant à regarder. La première chose qui frappe un amateur de film de genre comme moi quand on découvre ce film, c’est d’abord son aspect : c’est beau ! La photo est superbe, l’atmosphère est travaillée, chaque plan est réfléchi… Bref : techniquement, il n’y a rien à redire ! Et ça nous change de nos habituelles productions à faibles coûts : nous sommes ici en face d’un film très bien produit, et pas par n’importe qui…
Parlons-en, d’ailleurs, du producteur : Guillermo Del Toro (lui qui s’apprête à déclarer la guerre à Michael Bay et Roland Emerich cet été avec son impressionnant Pacific Rim) : on reconnait ici sa patte : de la musique, parfois sombre et inquiétante, parfois tintée de mélodie de boîte à musique ; à la poésie de certaines scènes touchantes, en passant par le look à la fois surréaliste et torturé des incarnations maléfiques, nous rappelant par moments le délicieux « Labyrinthe de Pan » et ses créatures aussi glauques que poétiques. Bref, ce « Mamà » sent bon le Guillermo Del Toro, et c’est sans doute un peu pour ça qu’on l’aime aussi.
On aime également ce film pour son scenario : qu’il est bon et rafraichissant surtout aujourd’hui, d’être encore absorbé par une intrigue qui, sans révolutionner le genre, a au moins le mérite de proposer une approche différente du classique « Ma nouvelle maison est hantée ! » ou « Mon fils est possédé ! ».
Pour parler un peu du casting : il est impeccable, Les deux principaux protagonistes jouent juste, mais c’est surtout les deux fillettes qui sont déconcertantes, tant dans leurs émotions humaines que dans leur côté sauvage et animal.
Et ce qui m’a marqué également dans ce film, ce sont ses influences : il y a du Guillermo Del Toro partout, certes, mais on retrouve également quelques éléments qui ne sont pas sans nous rappeler l’excellent « Fantômes contre Fantômes » de Peter Jackson, ou les classiques Jump Scares d’apparition de fantômes ou de silhouettes, comme dans les récents et non moins géniaux « Insidious » ou « Sinister ».
Et c’est d’ailleurs là que le bât blesse (ben oui : ce film n’a quand même pas que des qualités !) : tous les effets de manche classiques pour nous faire sursauter ont la fâcheuse tendance d’être bien trop prévisibles, tant elles sont confinées dans un genre ultra codé et qui peine à surprendre l’amateur de frissons que je suis ! On est dans du classique pour les apparitions paranormales : chute de tension électrique qui fait osciller la lumière, flashes d’appareil photo, grand travellings, zones d’ombre anormalement cadrées, etc. Le tout étant beaucoup trop préparé à l’avance, voire téléphoné, ce qui peut gâcher ce frisson que l’on recherche tant…
A cela, on peut également reprocher au film de ne pas être assez horrifique. Cela tient à mon avis au fait que les apparitions ne sont pas assez effrayantes à mon goût et que la violence ne soit pas vraiment au rendez-vous. La faute, peut-être, à cette fameuse « poésie Del Toro ».
Malgré tout, on peut dire que « Mamà » est un très bon film qui a le mérite de proposer une fin aussi originale que son approche scénaristique, qui a son propre univers très plaisant et poétique et qui propose une (petite) réflexion sur la filiation et l’instinct parental inhérent à chaque être humain.
Les autres sites classent ce film dans la catégorie « Horreur / Épouvante ». N’ayant pas eu peur tout du long, je préfère le ranger dans la catégorie « Fantastique », qui lui correspond beaucoup mieux, selon moi. Je suis en tout cas ravi d’avoir pu rédiger ma première critique pour « Au Cœur de l’Horreur » avec un premier film d’un réalisateur qui va certainement faire parler de lui dans l’avenir. En ce qui me concerne, je lui mets un bon 7/10, mais ma critique ne vaut certainement pas aussi lourd que les 3 Prix que ce film a reçus au dernier Festival de Gerardmer. Vous pouvez donc courir dans vos salles obscures dès le 15 mai pour découvrir ce très bon film.
Pedromadaire
5 commentaires
Franchement, ce film est tout pourri!!!
Bon visiblement l’auteur de cette critique se paluche souvent sur del Toro… Il a fait quoi déjà ce mec? Ca remonte à si longtemps. A part prêter son nom à des productions bas de gammes, on sait plus trop à quoi il sert…
C’est vrai qu’en tant que réalisateur, à part Le Labyrinthe de Pan ya pas eu grand chose de bien mais sur les producteurs ya quand même de superbe film avec des ambitions horrifiques tjs sympa: L’Orphelinat, Splice, Les Yeux de Julia, Don’t Be Afraid of the Dark et ce Mamà qui à l’air vraiment pas mal!
Sans aller jusqu’à me « palucher » sur Del Toro, il faut bien avouer que force est de constater que ce réalisateur à un univers qui lui est propre et qu’il revendique. Après, évidemment (et heureusement) on aime ou on n’aime pas, mais le fait est qu’il est bon aujourd’hui de voir qu’il existe encore quelques « personnalités » qui ont leur univers dans le cinéma.
je n’ai pas encore vu le film mais ça me donne l’eau à la bouche… en tout cas 7/10 c’est pas mal!