Réalisateur : Jerome Sable
Acteurs : Allie MacDonald, Douglas Smith, Brandon Uranowitz …
Genre : Comédie musicale , Epouvante-horreur
Nationalité : Canadien
Synopsis :
Bien décidée à suivre les pas de sa mère, ancienne diva de Broadway, Camilla passe un casting et décroche un rôle dans une pièce. Mais les répétitions tournent vite au bain de sang. (Synopsis Allociné)
Critique :
Aujourd’hui, j’ai décidé de m’attarder sur Stage Fright. On est vendredi soir, je m’apprête à regarder ce film intrigant aux références solides qui mélange les genres. Phantom Of The Paradise de Brian de Palma et Scream de Wes Craven sont des sources d’inspiration directes pour ce film Canadien. En un mot, cela promet du DIVERTISSEMENT. Je m’installe donc tranquillou sur mon canap’ prête à me mater ce long métrage que l’on qualifie de « Glee version slasher ». La question est : « est-ce que ce mélange comédie musicale et horreur va tenir la route ? Sous-entendu, j’espère que ça ne va pas finir en film kitsch non assumé qui me fera regretter de vouloir retourner dans mon adolescence boutonneuse en regardant ce film ! »
En un sens, ce film rempli le cahier des charges qu’il se donne. La scène d’ouverture en est la preuve. On a le droit au traditionnel message « ce film est tiré d’une histoire vraie … ». Heureusement on dénote une pointe d’ironie qui nous annonce le ton général du film. Un homme est assassiné par un tueur masqué. Lorsqu’une femme se met à chanter, on comprend alors que nous assistons à la représentation d’une scène de théâtre. Le spectateur découvre le faux décor et la scène, alors qu’au départ, il pensait assister à un véritable meurtre. En gros, le réalisateur nous dit : « je vais tenter de vous manipuler tout le long du film ». Nous verrons s’il tient sa promesse. Cette séquence continue avec la femme qui rejoint ses enfants dans les loges après le succès de sa représentation. Tout mignon, tout beau. On a le droit à la séance bisounours qui sera joliment croisée avec une scène de meurtre sanguinaire. La séquence est satirique et annonce la couleur : le tueur tentera par tous les moyens de faire taire les chanteurs lyriques du film. Ce qui n’est pas pour nous déplaire…
L’histoire suit les enfants de cette chanteuse quelques années plus tard. Et c’est le moment du vomi musical à la pointe d’humour facile. Rabat-joie me direz-vous ! Ils ont même tenté le jeu de mot entre GAY et GAI(E). Le pathétique prend le dessus. Pourtant la mise en scène fluide et lisse est plutôt agréable même si elle n’est pas révolutionnaire et ce n’est de toute façon pas son ambition. Le jeu d’acteurs n’est pas si mal, l’actrice principale interprète son rôle avec beaucoup de justesse.
Pour tout vous dire, la première chose qui m’est venue à l’esprit dès cette partie du film, c’est l’épisode des Simpsons où Lisa se retrouve en Stage d’été culturel. Le film arbore la même construction. J’ai donc prit au troisième degré cette partie du film qui jongle entre le ridicule de la comédie musicale et l’univers bien maîtrisé des teenagers américains. Je vous jure, il y a même le personnage de Willie le jardinier, flippant malgré lui.
Bon on ne va pas se mentir, j’ai juste attendu que ça passe. Le scénario ne présente rien de surprenant et nous dévoile des personnages typiques. La suite est convenue. Le réalisateur tente de tromper notre regard pour que l’on se demande : « mais qui va être le tueur ? » Malheureusement je le vois venir comme une mouche à merde dans un verre de lait. Sans oublier que le film joue sur la carte de la mise en abîme théâtrale. Une histoire dans l’histoire, dans l’histoire, dans l’histoire… Déprimant.
Heureusement, vient le moment des meurtres. Et le premier réveille un peu par sa profusion de sang et sa mise en scène grotesque jubilatoire. Exaspéré par cette overdose de musique Chamallow, le tueur (autant que le spectateur) a pour unique obsession de faire taire ces jeunes à la voix envahissante. Jusqu’au moment où il se met à chanter. Et quel est son répertoire ? Le Hard Rock bien sûr !
Je ne vais pas m’étendre sur le film. Il faut juste l’apprécier à la hauteur de son ambition. Il s’agit d’un film distrayant dont la simplicité est navrante. Mais Stage Fright reste divertissant. Le mélange des genres est plutôt bien réalisé. Cependant, le côté ridicule et satirique a beau être assumé, son effet devient quelque peu soporifique. La tentative de manipulation du spectateur échoue assez vite, ce qui fait retomber toute l’intrigue. Rien de transcendant niveau mise en scène ou technique, tout est fait pour que cela reste agréable à l’œil. Finalement, la comparaison avec Glee était parfaitement trouvée. Ce film c’est « Glee version slasher », rien de plus, rien de moins.
Sadako
Note : 6/10