Au coeur de l'horreur

Housebound

Le réalisateur Gerard Johnstone signe avec Housebound son premier long métrage, une comédie horrifique dont la tournée en festival s’accompagne d’une réputation extrêmement flatteuse. Tout droit venu de Nouvelle-Zélande, Housebound est l’une des rares créations cinématographiques du pays, où, comme le rappelle justement Fausto en début de projection, le 7ème art a du mal à se faire une place. Mais la Nouvelle-Zélande peut tout de même se vanter d’avoir sorti de ses contrées, l’une des figures les plus emblématiques du cinéma fantastique, le talentueux Peter Jackson (rien que ça !). Connu en tant que créateur de la série The Jaquie Brown Diaries, série culte en Nouvelle-Zélande, mais inconnue chez nous, Gerard Johnstone semble s’être ouvert les portes d’une carrière de réalisateur prometteuse. À la fois réalisateur, scénariste et monteur de son film, monsieur Johnstone nous offre une vision personnelle des conflits familiaux, non sans un humour noir, cynique et parfois léger. Housebound est une comédie horrifique qui détourne les codes en mélangeant les genres, alternant entre le film d’horreur, fantastique et le thriller. C’est donc avec enthousiasme et curiosité que j’attendais Housebound, second film en compétition du PIFFF 2014.

Kylie Bucknell est une jeune femme plutôt difficile et accumule les accusations frauduleuses. C’est d’ailleurs après une tentative de cambriolage ratée que celle-ci se voit sanctionner de manière extrêmement sévère : elle doit retourner vivre chez sa mère ! Une situation délicate, surtout lorsque Kylie s’aperçoit que sa mère semble toujours aussi paumée, prétextant la présence d’un fantôme dans la maison. Mais quand Kylie va elle-même se retrouver confrontée à des évènements étranges, celle-ci doit se rendre à l’évidence.

Housebound

Quitte à s’attirer les foudres de certains lecteurs (surtout à en juger par l’efficacité et les rires déclenchés par le film), je dois admettre que Housebound est une réelle déception. Une déception qui reste nuancée aux vues des qualités indéniables du film. Cependant, celui-ci parvient difficilement à me faire rire malgré les multiples tentatives. À l’instar de la première séquence, lorsque Kylie, accompagnée d’un homme, tente de récupérer l’argent d’un distributeur de banque et se voit échouer pour des raisons totalement burlesques. Le film se repose régulièrement sur des blagues plutôt faciles et souvent évidentes. On anticipe une bonne partie des gags et ceux-ci deviennent ainsi insipides. Et pourtant, le film a l’avantage de nous présenter des personnages atypiques dont l’attitude prête à sourire. C’est le cas par exemple avec Amos, le policier censé intervenir en cas de tentative de fuite de Kylie, et qui s’avère être un spécialiste des forces surnaturelles et une aide précieuse et dévouée pour Kylie. De même pour Dennis, le psychologue au physique de tête à claques et à l’attitude exagérément pacifiste et exaspérante. C’est d’ailleurs le gros point fort du film : la palette de personnages extravagants et l’interprétation des comédiens tout à fait remarquable (Rima Te Wiata dans le rôle de la mère est exquise). Malgré cette qualité indéniable, le film peine à capter notre attention et souffre d’un rythme beaucoup trop inégal.

De plus, les retombées comiques ne sont pas avantagées par une mise en scène paresseuse et trop conventionnelle. Alors que certains gags mériteraient d’être soulignés par une réalisation efficace, celle-ci manque cruellement d’imagination et se repose uniquement sur la performance des comédiens. De même pour l’ambiance horrifique où l’on anticipe tous les effets de frayeur. Et même s’il ne s’agit pas de l’intérêt premier du film, on aurait aimé un peu plus d’application.

Parmi les différents genres abordés, le film s’engouffre parfois dans des intrigues inintéressantes qui viennent totalement anéantir le rythme du film. C’est le cas pour l’aspect thriller lorsque Kylie et Amos tentent de récupérer des preuves compromettantes chez le voisin. Cette enquête secondaire paraît interminable et est totalement dénuée d’intérêt. Le ton devient soudainement plus sérieux mais le suspense est inexistant. Le film semble parfois s’octroyer le droit de mauvais rebondissements scénaristiques sous prétexte qu’il s’agit d’une comédie…

Après ces remarques négatives, force est de reconnaître que le film présente bons nombre de qualités qui méritent tout de même d’être soulignées. Outre la qualité des personnages et des comédiens, je dois reconnaître que certaines séquences humoristiques fonctionnent assez bien. Et pour n’en citer qu’une, je choisirai celle de la coupure de courant où la mère de Kylie appuie tout de même sur les interrupteurs en demandant si ça marche ! De plus, malgré des changements de genre parfois déstabilisants, la dernière partie du film est assez jouissive et nous propose un slasher mouvementé, drôle, violent et imprévisible. Le film parvient à nous tromper dans l’évolution de l’histoire et est beaucoup moins prévisible qu’il n’y paraît.

Housebound est selon moi un film surestimé par les critiques, mais force est de reconnaître que le film possède un potentiel comique évident, bien que pas assez assumé. Ainsi, le film reste un divertissement efficace, qui prête à sourire sans jamais nous transcender. Les nombreux bouleversements scénaristiques s’avèrent assez efficaces, et même indispensables à cette histoire qui parfois nous ennuie. Les changements de ton et de genre font de Housebound une comédie horrifique plutôt rafraichissante.

Le réalisateur Gerard Johnstone signe avec Housebound son premier long métrage, une comédie horrifique dont la tournée en festival s’accompagne d’une réputation extrêmement flatteuse. Tout droit venu de Nouvelle-Zélande, Housebound est l’une des rares créations cinématographiques du pays, où, comme le rappelle justement Fausto en début de projection, le 7ème art a du mal à se faire une place. Mais la Nouvelle-Zélande peut tout de même se vanter d’avoir sorti de ses contrées, l’une des figures les plus emblématiques du cinéma fantastique, le talentueux Peter Jackson (rien que ça !). Connu en tant que créateur de la série The Jaquie Brown Diaries, série culte en Nouvelle-Zélande, mais inconnue chez nous, Gerard Johnstone semble s’être ouvert les portes d’une carrière de réalisateur prometteuse. À la fois réalisateur, scénariste et monteur de son film, monsieur Johnstone nous offre une vision personnelle des conflits familiaux, non sans un humour noir, cynique et parfois léger. Housebound est une comédie horrifique qui détourne les codes en mélangeant les genres, alternant entre le film d’horreur, fantastique et le thriller. C’est donc avec enthousiasme et curiosité que j’attendais Housebound, second film en compétition du PIFFF 2014. Kylie Bucknell est une jeune femme plutôt difficile et accumule les accusations frauduleuses. C’est d’ailleurs après une tentative de cambriolage ratée que celle-ci se voit sanctionner de manière extrêmement sévère : elle doit retourner vivre chez sa mère ! Une situation délicate, surtout lorsque Kylie s’aperçoit que sa mère semble toujours aussi paumée, prétextant la présence d’un fantôme dans la maison. Mais quand Kylie va elle-même se retrouver confrontée à des évènements étranges, celle-ci doit se rendre à l’évidence. Quitte à s’attirer les foudres de certains lecteurs (surtout à en juger par l’efficacité et les rires déclenchés par le film), je dois admettre que Housebound est une réelle déception. Une déception qui reste nuancée aux vues des qualités indéniables du film. Cependant, celui-ci parvient difficilement à me faire rire malgré les multiples tentatives. À l’instar de la première séquence, lorsque Kylie, accompagnée d’un homme, tente de récupérer l’argent d’un distributeur de banque et se voit échouer pour des raisons totalement burlesques. Le film se repose régulièrement sur des blagues plutôt faciles et souvent évidentes. On anticipe une bonne partie des gags et ceux-ci deviennent ainsi insipides. Et pourtant, le film a l’avantage de nous présenter des personnages atypiques dont l’attitude prête à sourire. C’est le cas par exemple avec Amos, le policier censé intervenir en cas de tentative de fuite de Kylie, et qui s’avère être un spécialiste des forces surnaturelles et une aide précieuse et dévouée pour Kylie. De même pour Dennis, le psychologue au physique de tête à claques et à l’attitude exagérément pacifiste et exaspérante. C’est d’ailleurs le gros point fort du film : la palette de personnages extravagants et l’interprétation des comédiens tout à fait remarquable (Rima Te Wiata dans le rôle de la mère est exquise). Malgré cette qualité indéniable, le film peine à capter notre attention et souffre d’un rythme beaucoup trop inégal. De plus, les retombées comiques ne sont pas…

0

10

Note des internautes : Soyez le premier à voter !
0


 

Pays de production : Nouvelle-Zélande | Année de production : 2014

Réalisation : Gerard Johnstone

Scénario : Gerard Johnstone | Photo : Simon Riera

Musique : Mahuia Bridgman-Cooper | Production : Luke Sharpe

Interprètes : Morgana O’Reilly, Rima Te Wiata, Glen-Paul Waru

Distributeur : Luminor

Housebound

Articles suggérés

4

10

The Taking of Deborah Logan

Krueger

Regression : le nouveau film Alejandro Amenabar

Krueger

Felt

Krueger

Laissez un commentaire

Au Coeur de l'Horreur utilise des cookies pour vous offrir une expérience utilisateur de qualité, mesurer l’audience et optimiser les fonctionnalités des réseaux sociaux. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies dans les conditions prévues par notre politique de confidentialité. En savoir plus et gérer les cookies. Accepter En savoir plus