Synopsis :
« La violence et la noirceur, le sergent Ralph Sarchie connaît bien. Flic dans le Bronx, il est chaque jour témoin du pire de la nature humaine. Ce qu’il endure a même fini par affecter sa relation avec sa femme, Jen, et leur petite fille, Christina. Pourtant, rien ne l’avait préparé à l’affaire que lui et son partenaire Butler vont découvrir. Dépassé, Sarchie va devoir s’allier à un prêtre renégat dont la foi a souvent vacillé, qui tente de le convaincre que les horribles événements qui se multiplient sont liés à des possessions démoniaques… Ensemble, le policier et le prêtre accumulent les preuves que le Mal est à l’œuvre, et Sarchie est forcé de remettre en cause tout ce en quoi il a toujours cru pour combattre les puissances occultes qui menacent la ville et sa famille… »
Critique :
Après son remarquable Sinister, petit film d’horreur très effrayant porté par l’excellent Ethan hawke, le cinéaste Scott Derrickson revient avec un nouveau film du genre : Délivre-nous du mal (Deliver us from Evil).
Un film ambitieux qui ose mélanger le genre du polar avec celui du fantastique et de l’horreur. On plonge doucement dans le film de possession, un genre que notre réalisateur a déjà eu l’occasion de traiter avec son film L’Exorcisme d’Emily Rose (2005).
Un thème qui malheureusement est surexploité dans le genre, reposant toujours sur les mêmes schémas, et dont on finit forcément par se lasser. Les films d’exorcismes et de possessions s’accumulent et se ressemblent, et nous devenons, en tant que spectateur, de plus en plus exigeant.
Qu’en est-il de Délivre-nous du mal ? L’aspect polar est-il suffisant pour rendre ce film plus intéressant ?
Ne tournons pas autour du pot. Dès le début du film, l’aspect polar est plutôt agréable et l’ambiance que notre réalisateur nous propose est maîtrisée à la perfection. Il nous entraine dans une atmosphère très noire, plongée au milieu d’une grande ville sinistre et constamment pluvieuse. D’ailleurs, la plupart des scènes sont tournées de nuit.
Scott Derrickson parvient une nouvelle fois à nous immerger dans son film grâce à une mise en scène toujours aussi efficace. On pourra cependant lui reprocher une bande-son un peu trop bourrine, cherchant à exagérer les effets de suspens.
Une ambiance policière qui vient se fondre habilement dans un univers qui se veut de plus en plus horrifique. En effet, notre policier accumule les enquêtes et se voit forcer d’accepter leurs aspects surnaturels. Il devra faire équipe avec un prêtre non conventionnel pour résoudre le mystère.
Les premiers défauts du film se situent dans le scénario. Notre policier Ralph Sarchie, accompagné de son collègue Butler, va se pencher sur des enquêtes qu’il choisit selon son instinct. Un instinct que son partenaire s’amuse à appeler « le radar » et qui parvient souvent à les entrainer dans des grosses affaires. Effectivement, en peu de temps, nos deux policiers vont se pencher sur deux enquêtes différentes (parmi des centaines), et vite se rendre compte qu’elles sont liées et qu’elles débouchent sur un même suspect : Santino. Voilà une situation peu probable, bourrée de coïncidences plutôt avantageuses. Mais je suis mauvaise langue, car la suite du film nous apprend que ce fameux « radar » de notre personnage est en fait un don mystique ! Tout s’explique…
Voilà le réel défaut du film, non pas le côté surnaturel des possessions maléfiques, mais les idéologies religieuses qui en découlent. Notre personnage étant non-croyant et faisant équipe avec un prêtre un peu bad boy, le film s’évertue péniblement à nous convaincre de l’existence du malin. Il expose tous les clichés sur le bien et le mal, s’armant de tous les artifices nécessaires (croix, bibles etc…). Le film nous assène d’une morale judéo-chrétienne assez blasante. On retrouve tous les clichés du genre et l’aspect polar du film est de moins en moins crédible.
Mais le plus rebutant est sûrement la scène finale, qui vous vous en doutez, nous propose une scène d’exorcisme ! Celle-ci est interminable et n’a que très peu d’intérêt.
On sent que la relation conflictuelle d’un couple est un sujet récurrent chez notre cinéaste. Dans Sinister, celui-ci avait réussi à nous émouvoir avec son personnage de l’écrivain frustré, totalement accro à son boulot et cherchant à retrouver son succès d’antan. Une ambition personnelle difficile à gérer avec son rôle de père et de mari. Dans ce nouveau film, Scott Derrickson réitère ce genre de conflit amoureux et parental. Seulement, lorsque notre personnage est un flic, on tombe rapidement dans les clichés (toujours absent, hanté par les horreurs qu’il voit tous les jours etc…). Et il faut avouer que l’interprétation de d’Eric Bana est loin d’égaler celle d’Ethan Hawke.
Je dois reconnaitre que certaines scènes de Délivre-nous du mal sont vraiment effrayantes. À l’image de Sinister, Scott Derrickson est un maitre du jump scare (et un jump scare réussi ça fait toujours plaisir !). Attendez-vous donc à quelques moments de frayeur où vous allez véritablement vous enfoncer de votre fauteuil.
Malgré cela, l’ensemble du film nous donne la sensation d’être pris pour un idiot et nous sert du déjà vu de manière bien pompeuse. Le film mérite tout de même la moyenne pour son rythme soutenu, sa mise en scène efficace et ses quelques scènes bien flippantes.
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Date de sortie : 3 septembre 2014
Réalisateur : Scott Derrickson (Hellraiser: Inferno , Sinister, L’exorcisme d’Emily Rose …)
Scénaristes : Paul Harris Boardman, Scott Derrickson
Acteurs : Eric Bana, Édgar Ramírez, Olivia Munn, Sean Harris, Joel McHale, Dorian Missick …
Nationalité : Américain
Genre : Horreur, Thriller
2 commentaires
J’ai trouvé le film plutôt divertissant dans l’ensemble mais vraiment très bourrin avec une sauce à l’Américaine bien clichée. Le fait est que Scott Derrickson est quand un bon réalisateur !
Plutôt agréable comme film. Même si ça n’apporte rien de frais au film de genre. A quand un VRAI film DIFFEREND sur l’exorcisme ?